L'ex-ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, qui a quitté le gouvernement début juillet, est toujours aussi présent sur la scène médiatique avec, lundi, une vive controverse sur des révélations de presse lui imputant pendant son mandat la préparation d'un système bancaire parallèle.

L'ancien trublion du gouvernement d'Alexis Tsipras, qui avait déjà reconnu avoir été partisan d'une ligne dure vis-à-vis des créanciers et d'un «plan B» pour faire peur aux Européens, a expliqué au cours d'une téléconférence le 16 juillet avec des responsables de fonds spéculatifs, dont des extraits ont été publiés dimanche par deux quotidiens grecs, qu'il avait l'intention de mettre en place «un système bancaire parallèle» en piratant le logiciel de l'administration fiscale grecque.

Au sein du parti de gauche au pouvoir, Syriza, dont M. Varoufakis reste député, la gêne était perceptible lundi.

«Le plan Varoufakis n'a jamais été discuté, cela rappelle un bon roman», a indiqué sur plusieurs médias le ministre adjoint grec des Finances Dimitris Mardas, reconnaissant, si les faits étaient confirmés, qu'une «question de légalité» pouvait se poser.

Les partis grecs d'opposition la Nouvelle-Démocratie (ND, droite), le Pasok (socialiste) et To Potami (centre gauche) ont appelé le gouvernement d'Alexis Tsipras à enquêter sur ces révélations.

Il s'agit d'un «important problème politique, économique et moral qui doit faire l'objet d'une enquête», selon un communiqué de la ND.

À l'occasion de cette téléconférence en partie retranscrite par le quotidien Kathimerini, M. Varoufakis explique que l'idée était de «créer clandestinement des comptes secrets reliés au numéro fiscal de chaque contribuable» grec, pour que, le moment venu, les contribuables puissent utiliser «cette espèce ce mécanisme parallèle de paiement vis-à-vis des gens à qui ils doivent de l'argent ou pour payer leurs impôts à l'État».

«Cela aurait créé un système bancaire parallèle au moment où les banques étaient fermées à cause de l'action agressive de la Banque centrale européenne (BCE) visant à nous étrangler», a ajouté l'ex-ministre selon cette retranscription.

Dans un entretien avec le journal britannique The Daily Telegraph en ligne lundi, l'ex-ministre confirme globalement la teneur de son intervention dans le cadre d'un rendez-vous organisé par le Forum officiel des institutions financières et monétaires (OMFIF).

Mais il accuse les médias grecs d'avoir «complètement déformé ses propos» en voulant le faire passer pour «un escroc» alors qu'il cherchait une solution de remplacement face au manque de liquidités entraîné par la politique de la BCE à l'égard de la Grèce et était «complètement contre le démantèlement de l'euro».