Un ancien prisonnier de Guantanamo n'a pas pu monter dans un avion qui était sur le point de décoller de la France en direction du Canada, car il aurait ainsi survolé l'espace aérien américain.

Mourad Benchellali, qui s'est déjà adressé à des groupes de jeunes en Europe dans le but de les dissuader d'aller faire le djihad, n'a pas pu prendre place à bord d'un appareil d'Air Transat effectuant la liaison entre Lyon et Montréal.

Le transporteur canadien a indiqué qu'étant donné que son avion s'apprêtait à survoler l'espace aérien américain, son personnel «avait dû appliquer les dispositions du programme de sécurité des États-Unis connu sous le nom de »Secure Flight« comme toutes les autres compagnies aériennes».

Ce programme cible les passagers apparaissant sur la liste américaine d'interdiction de vol, qui empêche ceux qui y figurent de monter à bord d'avions survolant les États-Unis.

Lors d'une entrevue téléphonique, Mourad Benchellali, qui a quitté la base navale américaine de Guantanamo en juillet 2014, a affirmé qu'il ne savait pas que son nom apparaissait sur cette liste.

L'homme de 33 ans a précisé avoir déjà voyagé en Europe par voie aérienne, mais il a ajouté que c'était la première fois qu'il prévoyait effectuer un trajet outre-Atlantique.

L'ex-détenu devait venir à Montréal pour participer à une conférence sur la paix et à une autre sur la radicalisation des jeunes qui ont déjà pris la direction de la Syrie.

«Je n'allais pas prendre des vacances. Je me déplaçais pour faire de la prévention», a-t-il mentionné.

Les organisateurs des conférences étaient choqués lorsqu'ils ont été informés du sort de leur invité.

Mourad Benchellali a l'habitude de faire référence à son expérience dans un camp d'Al-Qaïda en Afghanistan pour servir une leçon aux jeunes qui pourraient être éventuellement charmés par la campagne de recrutement du groupe État islamique.