La chancelière allemande Angela Merkel a condamné une fois de plus l'anti-islamisme ambiant, jeudi, encourageant toutefois les dirigeants religieux musulmans à se distinguer des organisations terroristes.

Mme Merkel a réitéré son appui aux musulmans de son pays, après que le Parlement allemand eut observé une minute de silence en hommage aux 17 victimes des attaques terroristes à Paris, survenues la semaine dernière.

Depuis quelques semaines, un groupe qui se surnomme les «Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident» (PEGIDA) organise des manifestations à Dresde. Lundi, une marche avait attiré des milliers de personnes.

La chancelière a critiqué ces rassemblements, affirmant que l'islam faisait maintenant partie de l'Allemagne, comme l'avait fait remarquer un ancien président du pays. Selon elle, les musulmans ne devraient pas être stigmatisés et catégorisés hâtivement.

Elle a toutefois reconnu qu'il y avait un malaise face à la religion, notamment parce que les Allemands ne comprennent pas pourquoi les auteurs des attaques terroristes plaident leur allégeance à l'islam en exécutant froidement des gens.

Selon elle, les dirigeants religieux devraient s'attaquer dès maintenant à ces questions.

Le premier ministre turc, de passage à Bruxelles, a déclaré jeudi que plusieurs dirigeants religieux de son pays craignaient que les événements de Paris aient pour effet d'augmenter la peur à l'égard de l'islam.

Ahmet Davotoglu a souhaité que les Européens continuent de défendre les musulmans victimes de discrimination.