La Hongroise Judit Polgar, reconnue comme la plus grande joueuse féminine d'échecs du monde, a annoncé mercredi qu'elle se retirait de la compétition pour se consacrer davantage à sa famille et à sa fondation, dans une interview au Times.

Joueuse d'échecs la mieux classée depuis 25 ans, Judit Polgar, 35 ans, a déclaré au quotidien britannique qu'elle n'avait plus une capacité de concentration suffisante pour jouer en compétition.

La jeune femme à la crinière rougeoyante a également dénoncé le sexisme qu'elle a dû affronter tout au long de sa carrière.

Elle raconte notamment que l'un de ses entraîneurs lui a dit: «Tu es une exception, pas une fille». L'impression générale parmi les joueurs était la suivante: «Il y a les hommes, les femmes et Judit Polgar», a-t-elle ajouté.

Initiée très tôt aux échecs par son père, Judit Polgar gagne à l'âge de 9 ans son premier tournoi international.

Surnommée «le Mozart des échecs», elle décroche à l'âge de 15 ans le titre de grand-maître, battant le record de précocité jusque là détenu par l'Américain Bobby Fischer.

A la question de savoir s'il y avait une championne du monde à l'horizon, elle a répondu: «J'espère qu'il y en aura une dans les 20 prochaines années. Mais je ne suis pas certaine qu'elle soit déjà née».

Gagnante à huit reprises de «l'Oscar des échecs», Judit Polgar est mariée et mère d'une fille et d'un garçon âgés de 8 et 10 ans.

Elle souhaite désormais se consacrer davantage à sa famille et à sa fondation créée en 2012, qui vise à promouvoir les échecs comme un outil pédagogique dans les écoles à travers le monde.