La Norvège a revu dimanche à la baisse le risque d'un attentat perpétré par des militants islamistes en provenance de Syrie, trois jours après avoir sonné l'alarme face à une menace jugée «crédible» et imminente.

«Sur la base du travail réalisé ces derniers jours, nous pouvons dire que la menace d'une attaque terroriste contre la Norvège s'est quelque peu réduite», a déclaré la chef du service de renseignement intérieur (PST), Benedicte Bjoernland, lors d'une conférence de presse.

«Mais la situation reste sérieuse et n'est pas encore tirée au clair», a-t-elle ajouté.

Le PST s'est refusé à dévoiler les raisons lui ayant permis d'arriver à cette conclusion, indiquant seulement qu'il s'appuyait sur des éléments d'information recueillis en Norvège et à l'étranger.

Jeudi, le PST avait annoncé avoir été informé d'une menace d'«attaque terroriste» imminente sur le territoire norvégien par «un groupe ayant des liens avec des islamistes extrémistes en Syrie».

La menace était jugée «crédible» mais «non spécifiée»: ni la nature de l'attentat éventuel, ni sa cible, ni l'identité de ses auteurs n'étaient précisément connues.

Les mesures de sécurité renforcée vont rester en place «jusqu'à nouvel ordre», a précisé le chef de la police, Odd Reidar Humlegaard, dimanche.

La Norvège a notamment intensifié les contrôles aux frontières, multiplié les patrouilles de policiers en armes - fait inhabituel dans le pays - dans les aéroports et les gares et fermé plusieurs édifices publics aux visites.

Les musées juifs du pays ont aussi fermé leurs portes.

Le 24 mai, un individu avait fait quatre morts en ouvrant le feu sur le musée juif de Bruxelles. L'auteur présumé de l'attaque, le Franco-Algérien Mehdi Nemmouche, avait passé plus d'un an en Syrie, où il est soupçonné d'avoir rejoint les groupes djihadistes les plus radicaux.

Selon le PST, une cinquantaine de personnes ayant des liens avec la Norvège se sont rendues en Syrie pour participer au djihad.

La moitié d'entre elles seraient déjà revenues dans le royaume scandinave. Le retour de ces militants aguerris et radicalisés est une hantise pour les services de renseignement occidentaux.

Jusqu'à 11 000 combattants étrangers originaires de 74 pays ont pris les armes en Syrie, estimait en décembre le Centre international pour l'étude de la radicalisation et de la violence politique (ICSR)