Une enquête menée par le gouvernement britannique a révélé des preuves, mardi, selon lesquelles des fondamentalistes musulmans ont pris le contrôle de certaines écoles du Royaume-Uni, faisant craindre que des enfants soient désormais vulnérables à des efforts de radicalisation.

Selon le gouvernement, il y a carrément eu une «prise de contrôle» par des gens ayant la même vision des choses dans plusieurs écoles de Birmingham, la deuxième plus grande ville du pays, menant au «renforcement de l'identité musulmane, menant à l'exclusion ou au mépris des autres».

Selon la secrétaire à l'Éducation, Nicky Morgan, les conclusions du rapport sont troublantes. «Ce qui est si choquant à propos de cette affaire, dans ce petit nombre d'écoles, est le fait que les succès des efforts visant à encourager davantage de musulmans britanniques à adopter des rôles de leader ont été freinés par les gestes d'une poignée de personnes», a-t-elle déclaré.

Le rapport a mis au jour des «actions coordonnées, délibérées et à long terme» de la part de plusieurs personnes pour mettre en place «une vision islamique intolérante et agressive» dans certaines des écoles de Birmingham. On parle entre autres d'écoles au sein desquelles les directeurs et les enseignants expérimentés étaient harcelés, tandis que les nouveaux membres des conseils d'administration gravissaient rapidement les échelons.

L'enquête s'est également penchée sur des discussions en ligne d'un groupe de professeurs masculins à l'école Park View, et a constaté qu'ils avaient méprisé certains courants plus progressistes de l'islam, exprimé des sentiments homophobes et tenté d'accroître la ségrégation à l'école.

Toujours selon le rapport, le conseil municipal de la ville n'a pas alerté les autorités à propos des pratiques qui ont fait craindre à certains enseignants que les élèves apprenaient à faire preuve d'intolérance face à la diversité, et pourraient désormais éprouver plus de difficultés à remettre en question ou contester les influences radicales.

À la suite de la publication du rapport, le conseil municipal a fait savoir que son «mécanisme d'alerte» sera renforcé et que les enseignants impliqués seront bannis de la profession.

Mohammed Zabar, un parent musulman dont la fille fréquente l'académie Oldknow, a accueilli favorablement la publication du rapport d'enquête. Selon lui, des parents ne se sont pas exprimés par peur de parler «contre l'islam».

Les enquêteurs n'ont toutefois pas trouvé de preuve d'extrémisme violent ou de terrorisme.