Le Vatican a rendu publique samedi la composition d'une commission d'experts pour la protection des enfants dans les institutions de l'Église, dont il avait annoncé la création le 5 décembre dernier.

Dans un communiqué, le Saint-Siège a révélé les huit premiers noms qui composeront cette commission, dont la création avait été accueillie avec scepticisme par les associations de victimes de prêtres pédophiles.

Parmi ces experts, figurent notamment l'archevêque de Boston, Mgr Sean Patrick O'Malley, l'ancienne Première ministre de Pologne Hanna Suchocka, l'Irlandaise Marie Collins, une ancienne victime, mais également le théologien argentin Humberto Miguel Yanez, un proche du pape.

Selon le Vatican, ces huit premiers membres seront suivis d'autres, choisis dans d'autres régions du monde.

«Le principal objectif de ces (huit) personnes sera de préparer les statuts de la Commission, et d'en définir les compétences et les fonctions», a précisé le communiqué.

Début mars, dans un entretien au Corriere della Sera, François avait répliqué à un rapport très critique de l'ONU en défendant les efforts de l'Eglise contre la pédophilie.

Dans une entrevue fleuve au quotidien italien, à quelques jours du premier anniversaire de son élection le 13 mars, le pape argentin était monté en première ligne sur ce sujet, affirmant que l'Eglise était «peut-être l'unique institution publique à avoir réagi avec transparence et responsabilité» à ce fléau.

Ce crime, avait-il relevé, se produit «dans sa grande majorité» dans la famille et le voisinage.

L'association américaine d'anciennes victimes de prêtres pédophiles, SNAP, avait aussitôt fustigé «une mentalité archaïque et défensive», reprochant à François de «n'avoir rien fait, littéralement rien» pour protéger les enfants.

Des milliers d'entre eux ont été abusés sexuellement par des prêtres dans de nombreux pays, particulièrement en Irlande et aux États-Unis, et majoritairement entre les années 1960 et 1990. Ce scandale a fortement dégradé l'image de l'Église dans le monde.

Un rapport du comité de l'enfant de l'ONU, début février, reprochait au Vatican de n'avoir pas rendu obligatoire les dénonciations à la justice et de garder le secret sur les enquêtes ecclésiastiques.