Silvio Berlusconi a subi une autre défaite importante, vendredi, après que son dauphin politique eut annoncé qu'il quittait le parti du Cavaliere pour former son propre regroupement, provoquant un schisme au sein de la mouvance de centre-droit en Italie qui soulève de nouvelles questions sur la stabilité du gouvernement.

Angelino Alfano, actuellement ministre de l'Intérieur et vice-premier ministre, a déclaré vendredi à ses collègues que son «Nouveau Parti de centre-droit» continuerait d'appuyer M. Berlusconi, a rapporté l'agence LaPresse. M. Alfano a toutefois indiqué qu'il ne pouvait plus adhérer au parti de son mentor, Forza Italia, qui devrait être officiellement relancé samedi.

M. Alfano pourrait compter sur 37 sénateurs et 23 députés au sein de son nouveau parti, a mentionné l'un des sénateurs en question, Roberto Formigoni, à une chaîne de télévision italienne.

Le refus des transfuges de rejoindre Forza Italia marque un schisme officiel au sein du groupe italien de centre-droit, une division qui se profile depuis que M. Berlusconi a dû reculer sur sa menace de renverser le gouvernement du premier ministre Enrico Letta.

Le Cavaliere avait dû faire volte-face, le 2 octobre, après que d'importants acteurs sur l'échiquier politique, dont M. Alfano, eurent refusé de l'appuyer.

Le ministre des Transports, Maurizio Lupi, a pour sa part déclaré aux journalistes, après une rencontre tardive de membres du camp Berlusconi, vendredi, que la décision d'en venir à une séparation avait été prise «dans la souffrance», mais que les parlementaires ne pouvaient faire partie d'une formation «extrémiste».

Le camp du Cavaliere est profondément divisé entre les faucons et les colombes depuis que la haute cour italienne a confirmé sa condamnation pour fraude fiscale, en août. Les faucons ont appuyé M. Berlusconi dans sa tentative de faire tomber le gouvernement Letta en raison de tentatives du Sénat de l'expulser de la chambre haute, après ladite condamnation.

Au final, toutefois, les colombes l'ont emporté, et M. Berlusconi a été forcé d'appuyer le gouvernement Letta lors d'un vote de confiance. Mais après des semaines de négociations, les deux parties étaient dans l'incapacité de garder le mouvement unifié au sein d'un seul parti, a dit M. Lupi.

Les implications du schisme pour le gouvernement n'étaient pas immédiatement claires. M. Letta, un membre du Parti démocratique (centre-gauche), a formé son gouvernement hybride de gauche et de droite après des élections sans tendance claire, en février. Son administration comprend actuellement cinq ministres du camp Berlusconi.