Le petit territoire britannique de Gibraltar a appelé mardi les États-Unis à intervenir en sa faveur dans son bras de fer avec l'Espagne, qu'il accuse de «tyrannie».

«Les États-Unis doivent défendre le droit des peuples à décider de leur avenir», a déclaré le chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo, depuis la capitale américaine.

C'est le quatrième voyage que M. Picardo fait cette année à Washington dans l'espoir d'obtenir le soutien des États-Unis dans la querelle qui oppose cette ancienne colonie britannique à l'Espagne sur sa souveraineté.

Cela fera 300 ans cette année que l'Espagne a cédé à l'Angleterre ce petit territoire de 30 000 habitants à l'issue d'un conflit militaire en 1713. L'Espagne tente depuis des dizaines d'années de récupérer cette ancienne colonie britannique qui a obtenu en 1968 un statut d'autonomie.

«Comment est-il possible que les États-Unis ne s'intéressent pas au fait que 30 000 personnes à Gibraltar soient harcelées pour changer de souveraineté?», a lancé M. Picardo.

«Des problèmes comme les îles Malouines ou Gibraltar créent de l'instabilité parmi ceux qui devraient être des alliés», a-t-il encore dit faisant référence à la bataille qui oppose l'Argentine et le Royaume-Uni sur la souveraineté de l'archipel des Malouines, situé à 400 km des côtes argentines.

L'attitude de Madrid soulève des questions sur la validité de sa candidature pour entrer en 2015 au conseil de sécurité des Nations unies, a encore fait valoir le ministre Picardo.

«L'Espagne veut prouver qu'elle est prête à défendre les principes de la démocratie dans le monde alors qu'elle n'est pas capable de le faire dans sa propre arrière-cour», a-t-il encore dit.