Les trois députés du parti néonazi grec Aube dorée inculpés la semaine dernière et placés en liberté conditionnelle ont fait leur retour lundi sur les bancs du Parlement pour l'ouverture de la session d'hiver, a constaté une photographe de l'AFP.

Le porte-parole du parti Ilias Kassidiaris ainsi que les deux députés Ilias Panayotaros et Nikos Michos ont pris place parmi les autres membres du groupe parlementaire Aube dorée, qui compte 18 élus au Parlement depuis les élections de juin 2012.

Ils sont inculpés de participation à «une organisation criminelle» depuis leur arrestation le 28 septembre, puis leur comparution devant un juge d'instruction, dans le cadre de l'offensive lancée par les autorités contre Aube dorée, en réaction à l'assassinat d'un musicien antifasciste par l'un des membres du parti.

Manquait à l'appel, sur les bancs du Parlement, le leader du parti Nikos Michaloliakos, son bras-droit Christos Papas et le député Yannis Lagos, tous trois inculpés des mêmes chefs, mais placés en détention préventive.

Les trois députés n'ont pas fait de déclarations, plus discrets pour leur retour dans l'hémicycle que lors de leur sortie du tribunal où ils avaient multiplié menaces et insultes, notamment contre les journalistes.

Le Parlement grec tenait lundi sa réunion de rentrée pour la session d'hiver, marquée par la traditionnelle bénédiction religieuse.

Parallèlement, un autre député d'Aube dorée, Stathis Boukouras, élu de Corinthe, s'est présenté lundi devant la justice, affirmant être à la disposition des magistrats après la publication lundi dans le quotidien Ethnos d'accusations contre lui, a indiqué l'agence de presse grecque ANA.

Ces accusations portées par un ancien membre d'Aube dorée, entendu par un juge sous le statut de «témoin protégé», le désignent comme maître d'oeuvre d'exactions commises contre les immigrés.

Un autre «témoin protégé», dont la déposition est également reproduite dans Ethnos, étaye les dénonciations contre les députés déjà inculpés et met en cause un huitième député, Giorgos Germinis, pour son rôle dans l'entraînement à la violence des membres d'Aube dorée.

Plusieurs membres du gouvernement grec ont affirmé ces derniers jours que le coup de filet contre le parti néonazi n'était qu'une première salve et que les investigations se poursuivaient.

Mardi doit par ailleurs s'ouvrir à Messolonghi (ouest), selon la presse, le procès d'un autre député d'Aube dorée poursuivi aux côtés d'une dizaine d'inculpés pour avoir fait la chasse aux vendeurs à la sauvette étrangers sur le marché de la ville en septembre 2012.