Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a dit qu'il présenterait sa candidature à l'élection présidentielle prévue l'an prochain si son parti islamo-conservateur le lui demandait.

«Pour l'instant, il n'y a rien de certain. Si j'avais pris une décision définitive à ce propos, je l'aurais annoncée», a déclaré M. Erdogan lors d'un entretien accordé jeudi soir aux chaînes de télévision ATV et A Haber.

«Je m'efforcerai d'assumer la fonction, quelle que soit cette fonction, qui sera déterminée pour moi par mon parti», a-t-il ajouté.

Dans ses statuts, le Parti de la justice et du développement (AKP) limite à trois le nombre de mandats successifs de député, et donc de premier ministre, que peuvent exercer ses membres. M. Erdogan ne pourra donc pas poursuivre son mandat de chef du gouvernement, entamé en 2003, au-delà des élections législatives de 2015.

De nombreux observateurs turcs prêtent donc à l'actuel premier ministre l'ambition de se présenter à l'élection présidentielle d'août 2014, qui aura lieu pour la première fois au suffrage universel direct.

M. Erdogan s'est à plusieurs reprises prononcé pour un renforcement du rôle du chef de l'État, largement honorifique, mais les projets de réforme de la Constitution du pays sont paralysés depuis des mois par les divergences opposant l'AKP aux partis d'opposition.

Quelle que soit sa décision concernant la présidentielle, M. Erdogan a exclu jeudi soir toute confrontation directe lors de ce scrutin avec l'actuel chef de l'État Abdullah Gül, avec lequel il a créé l'AKP en 2001.

«Je suis convaincu qu'il n'y aura pas de divergences dans notre parti», a-t-il estimé.

M. Gül manifeste souvent publiquement ses différences avec M. Erdogan. Lors de la fronde antigouvernementale qui a agité la Turquie en juin, M. Gül s'est prononcé pour le dialogue avec les manifestants, alors que M. Erdogan a prôné la fermeté et la répression.