La direction d'Air France a lancé une enquête interne après la saisie record à l'aéroport parisien de Roissy de plus d'une tonne de cocaïne pure à bord d'un de ses avions en provenance de Caracas, a annoncé dimanche à l'AFP la compagnie aérienne.

Selon les premiers éléments de l'enquête, la drogue saisie était dissimulée dans une trentaine de valises, enregistrées à Caracas, mais qui ne correspondaient pas à des passagers embarqués.

Il s'agit de la prise la plus importante jamais réalisée en France métropolitaine.

«L'enquête, menée dans la plus grande confidentialité par la police judiciaire française, n'a pas encore permis de comprendre l'enchaînement exact des faits et la chaîne des responsabilités entre les différentes parties prenantes», explique Air France dans un communiqué publié sur son site.

«À ce stade, les éléments dont nous disposons ne permettent pas d'établir comment de tels événements ont pu être possibles compte tenu des procédures très strictes de la compagnie en matière de contrôle des bagages et marchandises embarqués, en particulier dans ce type d'escales», précise la compagnie, qui dit collaborer «étroitement avec la police et la justice» et qui indique avoir «diligenté une enquête interne».

«Dans l'attente des résultats de ces enquêtes, des mesures ont été immédiatement mises en place pour renforcer nos contrôles des bagages et marchandises au départ de certaines escales sensibles», souligne Air France dans son communiqué.

C'est une enquête de plusieurs semaines, menée en collaboration avec les polices espagnole, britannique et néerlandaise qui a permis la saisie, vendredi, selon les autorités vénézuéliennes, d'une telle quantité de cocaïne, 1,3 tonne, ce qui représente à la revente une valeur d'environ 200 millions d'euros.

«Plusieurs membres d'une organisation criminelle» ont été placés en garde à vue au cours des dernières 24 heures a précisé le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui a toutefois refusé d'en préciser le nombre. Selon une source judiciaire, ces personnes étaient maintenues dimanche en garde à vue, un statut qui peut être prolongé jusqu'à 96 heures dans les affaires de trafic de stupéfiants.

À Caracas, les autorités vénézuéliennes ont annoncé l'ouverture d'une enquête pour déterminer l'origine de cette drogue.

Le Venezuela est considéré par les Nations unies comme un pays non producteur de drogues, mais son territoire est de plus en plus traversé par les narcotrafiquants. En 2012 quelque 45 tonnes y ont été saisies, selon des chiffres officiels.