La reine du saut à la perche féminin, la Russe Yelena Isinbayeva, a prévenu jeudi les athlètes qui participeront aux Jeux olympiques 2014 de Sotchi qu'ils devront respecter la loi contre la propagande homosexuelle et elle a rejeté les appels à boycotter.

«Nous tolérons toutes les opinions et nous respectons tout le monde, mais en retour, ces personnes doivent respecter nos lois et ne pas promouvoir dans les rues les idées des orientations non traditionnelles», a-t-elle déclaré selon des propos rapportés par l'agence Itar-Tass.

«La propagande des relations non traditionnelles serait un grand signe de non-respect des citoyens de notre pays et de nos lois. Toute personne qui viendra pour les JO de Sotchi doit respecter nos lois», a-t-elle poursuivi.

«Historiquement, dans notre pays, il n'y a jamais eu de problème avec la promotion des relations entre personnes du même sexe et je suis sûr qu'il en sera encore ainsi à l'avenir. En tant que citoyens russes, nous acceptons nos lois sans aucune restriction», a poursuivi la double championne olympique et détentrice du record du monde de saut à la perche.

«Les hommes vivent avec les femmes, les femmes avec les hommes», a déclaré Isinbayeva qui va arrêter provisoirement le sport de haut niveau pour fonder une famille.

Elle a toutefois précisé: «nous (les Russes), nous ne sommes pas contre les choix faits par une personne ou le type de relation qu'elle entretient».

Vladimir Poutine a promulgué en juin un texte de loi qui sanctionne tout acte de «propagande» homosexuelle devant les mineurs. Les étrangers risquent une amende de 100 000 roubles (2300 euros) maximum, jusqu'à 15 jours de détention et l'expulsion du pays.

Le texte est jugé discriminatoire par les défenseurs des droits de l'homme et a déjà suscité de nombreuses critiques à travers le monde, à six mois des Jeux olympiques à Sotchi, dans le sud de la Russie.

L'idée d'un boycottage des JO-2014 qui a été lancée par des organisations de défense des droits de l'homme et certains athlètes est critiquée avec virulence par Isinbayeva.

«Si les politiciens et autres personnes qui n'ont rien à voir avec le sport veulent nous utiliser pour boycotter les Jeux, je suis contre. (...)  Les relations, qu'elles soient traditionnelles ou non traditionnelles, et les Jeux olympiques, ne doivent pas être mélangés», a-t-elle conclu.