L'ex-première ministre ukrainien incarcéré, Ioulia Timochenko, va faire appel de sa condamnation à sept ans de prison pour abus de pouvoir auprès de la Cour suprême ukrainienne, a annoncé mercredi un de ses avocats.

La défense de l'opposante a indiqué pouvoir faire appel auprès de cette Cour à la suite d'une condamnation de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), qui a estimé à l'unanimité que son placement en détention provisoire en 2011 avait été «illégal et arbitraire».

Cette décision de la CEDH a été prise le 30 avril mais est seulement entrée en vigueur le 30 juillet.

«À partir d'aujourd'hui, la défense a des raisons pour faire appel auprès de la Cour suprême ukrainienne pour qu'elle reconsidère et annule le jugement politiquement motivé», a déclaré l'avocat Sergui Vlassenko aux journalistes.

Faire appel auprès de la Cour suprême est le dernier recours possible pour la défense de Mme Timochenko. En août 2012, la Cour de cassation ukrainienne avait déjà rejeté le pourvoi de l'ex-première ministre.

Incarcérée depuis près de deux ans, Mme Timochenko avait été condamnée en octobre 2011 à sept ans de prison pour abus de pouvoir dans la signature d'un contrat gazier avec la Russie jugé désavantageux pour le pays du temps où elle était chef du gouvernement.

Ioulia Timochenko avait immédiatement contesté le jugement qu'elle a toujours dénoncé comme une vengeance politique du président Viktor Ianoukovitch, élu en 2010.

L'égérie de la Révolution orange en 2004 en Ukraine est actuellement jugée pour une affaire de fraude fiscale et a été par ailleurs inculpée de complicité d'assassinat d'un député en 1996, des accusations qu'elle nie.

Les poursuites à l'encontre de Mme Timochenko ont provoqué une grave crise entre l'Ukraine et l'Union européenne qui voit des motivations politiques dans ces affaires judiciaires et demande la libération de l'opposante.