Le roi Juan Carlos d'Espagne, âgé de 75 ans, est sorti samedi de l'hôpital où il avait été opéré dimanche dernier d'une hernie discale, sa septième intervention en moins de trois ans, avant de poursuivre une rééducation qui devrait durer plusieurs mois.

Vêtu d'une chemise bleue, col ouvert, et d'une veste, le roi a quitté en voiture la clinique madrilène de La Milagrosa, saluant d'un geste de la main par la vitre ouverte.

«Dieu merci, je vais très bien, je n'ai mal ni au dos ni nulle part», a-t-il dit aux nombreux journalistes qui l'attendaient.

Le souverain a dû être opéré le 3 mars après l'aggravation d'une ancienne hernie discale. Le neurochirurgien qui l'a opéré, le docteur Manuel de la Torre, avait alors estimé qu'il faudrait «deux à six mois» pour un «rétablissement complet». À l'issue de cette période, le roi n'aura plus besoin de béquilles, avait-il affirmé.

Dans ses récentes apparitions publiques, Juan Carlos se déplaçait en effet à l'aide de béquilles. Il avait été hospitalisé pour la dernière fois entre les mois de novembre et décembre, pendant dix jours, pour la pose d'une prothèse à la hanche gauche.

Fin avril, il avait subi une précédente opération de la hanche droite pour une luxation.

Cette intervention suivait de près la pose d'une prothèse sur la même hanche, le 14 avril, après le rapatriement d'urgence du roi depuis le Botswana, pour une fracture due à une chute lors d'une partie de chasse à l'éléphant.

Les critiques suscitées par ce coûteux voyage, dans une Espagne plongée dans la crise, avaient contraint le roi à présenter des excuses publiques au pays, dans un geste sans précédent.

En mai 2010, il avait été opéré d'une tumeur bénigne au poumon. En juin 2011, on lui a posé un genou droit artificiel et en septembre, on lui avait réparé un tendon d'Achille déchiré.

Ces ennuis de santé à répétition, au moment même où l'entourage royal est éclaboussé par un scandale de corruption dans lequel est poursuivi le gendre du roi, Iñaki Urdangarin, ont conduit une partie de l'opinion publique à s'interroger sur une éventuelle abdication du souverain au profit de son fils, le prince héritier Felipe.

À 45 ans, celui-ci semble pour le moment échapper aux turbulences qui agitent la monarchie espagnole et représente très souvent son père sur l'agenda officiel.