Le scandale des écoutes en Grande-Bretagne au sein du groupe de presse de Rupert Murdoch a rebondi vendredi, avec une nouvelle arrestation et l'activation d'un fonds d'indemnisation aux victimes, selon News International qui chapeaute les journaux britanniques de l'empire.

Ces nouveaux développements interviennent à quelques jours d'une nouvelle convocation, le 10 novembre, de James Murdoch, fils de Rupert Murdoch et patron de News International, devant les parlementaires britanniques qui enquêtent sur cette affaire.

Une nouvelle arrestation a eu lieu vendredi dans le cadre de ce scandale. News International, éditeur de plusieurs journaux dont le défunt tabloïd britannique News of the World et le Sun, a «confirmé qu'un (de ses) employé(s) avait été interpellé».

Selon les médias britanniques, il s'agirait de Jamie Pyatt, qui travaille depuis 20 ans pour le Sun. Il pourrait être le premier employé de ce journal à être interpellé dans cette affaire, puisque les journalistes arrêtés jusqu'à présent dans ce scandale et dont l'identité a été révélée travaillaient uniquement à News of the World.

News International a par ailleurs annoncé vendredi que son plan d'indemnisation des victimes était désormais opérationnel, espérant ainsi éviter des poursuites judiciaires. Dans un communiqué, News International a présenté ce fonds, annoncé dès avril, comme une «alternative rapide et économique» à une procédure en justice.

Le nombre de victimes des écoutes téléphoniques illégales à News of the World pourrait s'élever à près de 5800, soit 2.000 de plus qu'annoncé précédemment, selon la dernière estimation de la police britannique.

News International a refusé de donner le montant des indemnisations qu'il était prêt à payer, mais un porte-parole a précisé à l'AFP qu'il n'y avait «pas de maximum».

La procédure d'indemnisation, supervisée par un ancien haut magistrat, Charles Gray, est désormais ouverte aux victimes. Elle prévoit de traiter les requêtes dans un délai de six mois et dit offrir 10% de plus que ce que les victimes pourraient espérer obtenir devant un tribunal.

Charles Gray s'est dit «confiant» sur le fait que ce fonds serait «un moyen juste, efficace et rapide de déterminer les indemnisations» en évitant aux victimes «les onéreux frais de justice».

News International a déjà procédé à des dizaines d'indemnisations. Le 21 octobre, il a confirmé avoir versé deux millions de livres de dédommagements (2,3 millions d'euros) à la famille de Milly Dowler, une adolescente retrouvée assassinée et dont le téléphone avait été piraté par News of the World.

Ce journal, qui a fermé en juillet à cause du scandale, est accusé d'avoir écouté dans les années 2000 des hommes politiques, des membres de la famille royale britannique, des artistes ou encore des personnes qui faisaient l'actualité.