Le Danemark a présenté lundi sa «stratégie pour l'Arctique» pour les dix prochaines années, confirmant qu'il revendiquerait d'ici 2014 les fonds sous-marins du Pôle Nord, une démarche qui engage le pays dans une rivalité avec la Russie, les États-Unis, le Canada et la Norvège.

Selon ce texte, le Danemark, le Groenland et les îles Féroé, territoires autonomes de l'Arctique, ont élaboré une stratégie commune prévoyant la présentation «de documents à l'appui de la revendication de trois zones autour du Groenland, dont une zone au nord du Greenland qui parmi d'autres zones couvre le Pôle Nord».

Cette revendication qui, selon ce texte, sera faite au plus tard en 2014, engage le pays scandinave dans une compétition susceptible de créer des tensions avec la Russie, les États-Unis, le Canada et la Norvège, autres pays souverains.

Les cinq pays riverains revendiquent tous des zones dans la région. La fonte de la banquise et les nouvelles technologies attisent les convoitises dans le Grand Nord, région devenue plus facile d'accès et qui regorge de réserves d'hydrocarbures.

Selon l'Institut de géophysique américain (USGS), le cercle polaire pourrait renfermer l'équivalent de 90 milliards de barils de pétrole et 30% des réserves de gaz non encore découvertes dans le monde.

Le ministre danois des Affaires étrangères, Mme Lene Espersen, a déclaré lundi que la «Stratégie pour l'Arctique 2011-2020» avait pour objectif d'assurer «le développement durable de l'Arctique dans le plein respect de la nature et de l'environnement». En mai, elle avait affirmé que «le pôle Nord lui-même n'était pas un objectif en soi».

Le Danemark compte travailler «en étroite coopération» avec ses partenaires internationaux, a-t-elle souligné dans un communiqué.

Les pays riverains de l'Arctique disposent actuellement d'une zone économique de 200 milles au large de leurs côtes. Leurs revendications sur le reste du territoire doivent être étudiées sous l'égide de la convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM).

La CNUDM demande aux pays ayant de telles revendications de les annoncer dans les dix années suivant leur ratification de la convention de l'ONU. Copenhague l'a ratifiée en 2004.