Le parquet de Rome a ouvert lundi une enquête sur une tentative présumée de modifier dans les registres de l'état civil l'âge de la jeune Marocaine Karima El Mahroug, alias Ruby, pour qu'elle soit majeure à l'époque où elle aurait eu des rapports sexuels avec le chef du gouvernement Silvio Berlusconi.

L'enquête pour «tentative de corruption» a été ouverte contre X après une plainte de Me Niccolo Ghedini, l'avocat historique de Silvio Berlusconi, selon les médias italiens. Ce dernier a estimé que «quelqu'un» avait tendu un «gros piège» au chef du gouvernement, à la suite d'une information publiée jeudi dernier par le quotidien de gauche Il Fatto Quotidiano.

Selon ce journal, «deux mystérieux Italiens ont offert le 7 février une importante somme d'argent à l'employée du registre des naissances de Fkih, au Maroc».

«Cette dernière a refusé et Karima reste pour le moment mineure», avait ajouté le quotidien.

Karima El Mahroug est née le 1er novembre 1992 et elle était donc mineure quand, en février 2010, elle aurait eu des relations sexuelles tarifées avec Silvio Berlusconi. La prostitution n'est un délit en Italie que lorsqu'elle implique des mineurs et donc si Ruby avait eu un ou deux ans de plus, le Cavaliere n'aurait pas pu être poursuivi pour ce délit.

M. Berlusconi sera jugé dans cette affaire surnommée Rubygate à partir du 6 avril à Milan (nord) sous les accusations de recours à la prostitution de mineure et d'abus de pouvoir pour avoir fait libérer Ruby qui avait été arrêtée pour vol.

Aussi bien Ruby que Silvio Berlusconi ont démenti avoir eu des relations sexuelles ensemble. Et M. Berlusconi a affirmé être intervenu en faveur de la jeune fille uniquement parce qu'il était convaincu qu'elle était la nièce d'Hosni Moubarak, qui dirigeait alors l'Egypte, et qu'il avait à coeur de préserver les relations bilatérales avec ce pays.