À quelques jours de Noël, les difficultés provoquées par la neige persistaient mardi dans plusieurs aéroports européens. Pour la quatrième journée consécutive, des milliers de voyageurs faisaient face à des vols annulés ou retardés, notamment à Londres et Francfort.

Des perturbations jugées inadmissibles par le commissaire européen aux Transports Siim Kallas, qui a souligné que les nouvelles règles aéroportuaires qui doivent être adoptées avant l'été pourraient inclure des dispositions prévoyant un «service minimum» des aéroports en cas d'intempéries.

Le commissaire européen a précisé qu'il rencontrerait dans les prochains jours les représentants des aéroports pour demander «des explications supplémentaires et examiner attentivement les mesures nécessaires pour veiller à ce que nous puissions fonctionner de façon plus efficace».

«Les aéroports doivent être sérieux dans la préparation de ce genre de conditions météorologiques dures, a-t-il estimé. Nous avons vu ces dernières années que la neige dans l'ouest de l'Europe n'est pas une circonstance si exceptionnelle. Une meilleure préparation, en ligne avec ce qui est fait dans le nord de l'Europe, n'est pas une option facultative, elle doit être préparée et accompagnée de l'investissement nécessaire, en particulier du côté des aéroports».

De son côté, le premier ministre britannique David Cameron a dit à la presse avoir «offert l'assistance de l'armée» pour aider à améliorer la situation dans les aéroports britanniques et a promis la réouverture de la seconde piste de l'aéroport londonien d'Heathrow dans les heures à venir.

Plus de la moitié des vols devaient être encore annulés à Heathrow, la plate-forme internationale la plus fréquentée d'Europe. Les chutes de neige prévues dans la nuit de lundi à mardi n'ont finalement pas eu lieu, permettant toutefois aux équipes mobilisées pour dégager les pistes d'intensifier leur travail.

D'importants retards étaient aussi annoncés et les voyageurs ont reçu pour consigne de ne pas se déplacer à moins d'avoir reçu confirmation de leur vol auprès de leur compagnie.

Pourtant l'aéroport restait encombré de passagers bloqués scrutant désespérément les écrans à la quête d'informations. Le nombre de passagers assis ou allongés par terre était tel qu'il devenait difficile de se déplacer dans l'aéroport.

«C'est pathétique. On se croirait dans un pays du tiers monde», dénonçait Janice Phillips, une jeune femme de 29 ans tentant de rentrer à Minneapolis aux États-Unis. Son petit ami dormait à côté, la tête calée sur son sac à dos. «Ça fait deux semaines que je suis là et ils ne parlaient que de cette alerte à la neige. On aurait pu penser que le gouvernement ferait mieux son travail».

D'autres remarquaient qu'il avait cessé de neiger samedi mais que trois jours plus tard, le chaos persistait à Heathrow. «Il ne neige même pas!, s'exclamait Candie Sparks, 19 ans, qui tentait de rentrer à Santa Fe. C'est fou!»

Les difficultés touchaient aussi l'Eurostar, qui relie la Belgique, la France et l'Angleterre par le tunnel sous la Manche. On conseillait aux passagers d'annuler leurs déplacements dans les prochains jours et proposait un remboursement. Devant le terminal londonien d'Eurostar, la file de voyageurs attendant leur train s'étirait dans la rue sur plusieurs centaines de mètres en dehors de la gare, jusqu'à la British Library. Les trains Eurostar roulaient toujours à vitesse réduite.

À Francfort, quelque 300 vols ont été annulés tôt mardi matin en raison de nouvelles chutes de neige. Les pistes ont été fermées pendant quelques heures, provoquant des perturbations supplémentaires dans le ciel européen.

Des centaines de vols ont été annulés ces derniers jours à Francfort, en partie à cause des perturbations provoquées par les intempéries sur d'autres aéroports européens, notamment celui d'Heathrow à Londres. Selon le site de l'aéroport londonien, un programme «réduit» de vols était prévu pour la journée de mardi.