Le président français Nicolas Sarkozy a reconnu mardi que le très contesté débat sur l'identité nationale, organisé fin 2009-début 2010 et qui avait donné lieu à des dérapages racistes, avait «provoqué des malentendus», lors d'une intervention télévisée.

«Je dois reconnaître que le débat sur l'identité nationale a provoqué des malentendus, qu'il n'a pas été compris», a déclaré M. Sarkozy. «Sans doute qu'on s'y est mal pris».

Le président a expliqué qu'il voulait à la fois «convaincre les Français que la France a le devoir de s'adapter, de se réformer et en même temps entendre l'aspiration des Français qui exigent que la France reste ce qu'elle est».

«J'ai renoncé à l'identité nationale comme mots parce que cela suscite des malentendus, mais sur le fond je n'y renonce pas», a-t-il encore dit.

Ce débat avait provoqué l'indignation de l'opposition de gauche et des organisations de lutte contre le racisme et un malaise jusque dans les rangs de la majorité, comme cela avait été le cas déjà lors de la création en 2007 d'un inédit ministère de l'Identité nationale et de l'Immigration.

Dans le cadre du remaniement gouvernemental annoncé dimanche, le ministère de l'Identité nationale a disparu, le portefeuille de l'Immigration ayant été confié au ministre de l'Intérieur.

«On n'a pas maîtrisé les flux migratoires, on a accepté plus de gens qu'on ne pouvait en intégrer», a estimé le président. «Si on ne maîtrise pas les flux migratoires, on organise le collapse de notre système d'intégration» qui, a-t-il dit, est «en panne». Dans le même temps, «il faut que nous donnions à l'Afrique les moyens de son développement», a-t-il ajouté.

«Nous voulons un islam de France et non un islam en France», a encore expliqué Nicolas Sarkozy, président d'un pays comptant 5 à 6 millions de musulmans, pour la plupart d'origine immigrée.

«Ce que nous voulons, c'est que les étrangers respectent nos valeurs, respectent nos coutumes», a-t-il ajouté, revenant également sur l'interdiction en France du voile islamique intégral.

«Nous ne voulons pas de femmes enfermées derrière une prison, fût-elle de textile», a dit Nicolas Sarkozy.