Le fondateur du site WikiLeaks Julian Assange a affirmé dimanche à une chaîne de télévision israélienne qu'il avait pris des «précautions de sécurité supplémentaires» à la suite de la diffusion de quelque 400 000 documents confidentiels sur la guerre en Irak.

«Je ne crains pas pour ma vie, mais nous avons dû prendre des précautions de sécurité supplémentaires», a déclaré Julian Assange, interviewé par la deuxième chaîne de télévision privée israélienne.

Selon la chaîne, l'entretien a eu lieu «dans un centre culturel musulman situé au coeur de Londres». La télévision a également indiqué que Julian Assange était accompagné de gardes du corps.

«Hier encore, l'ancien responsable du conseil général de la CIA a affirmé que selon lui les Etats-Unis tentaient de s'en prendre à moi personnellement et sans doute à d'autres personnes pour les placer sous une juridiction américaine, ce qui correspond à une précédente déclaration du Pentagone», a indiqué Julian Assange sans donner d'autres détails.

Le site d'informations WikiLeaks a publié vendredi soir des documents secrets américains sur la guerre en Irak, annoncés comme la «fuite la plus importante de documents militaires confidentiels de l'Histoire».

Il s'agit de quelque 400 000 rapports d'incidents, écrits de janvier 2004 à fin 2009 par des soldats américains, qui montrent notamment que l'armée américaine n'aurait «rien fait» pour empêcher des tortures commises par les forces irakiennes.

Selon ces documents, au moins 109 000 personnes, dont 63% de civils, ont été tuées en Irak depuis l'invasion de mars 2003 jusqu'à fin 2009. Sur les 66 000 morts civils, 15 000 cas n'avaient jamais été révélés.

Ils mettent par ailleurs en évidence «de nombreux cas de crimes de guerre qui semblent manifestes de la part des forces américaines, comme le meurtre délibéré de personnes qui tentaient de se rendre», selon le site.

Interrogé par la chaîne israélienne sur le bénéfice que pourrait tirer Ossama ben Laden de la publication de ces documents, Julian Assange s'est contenté d'affirmer qu'il n'avait pas «accès aux pensées d'Ossama ben Laden». «Beaucoup de gens veulent que la vérité sorte, et si Al-Qaïda le veut, ils ont raison», a-t-il ajouté.