La coalition de centre-droit qui mène une politique d'austérité draconienne en Lettonie a obtenu une large majorité au Parlement mettant la main sur 64 des 100 sièges, selon une estimation de la télévision publique basée sur des résultats partiels des législatives de samedi.

Ce résultat, qui confirme ceux des sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote, est estimé à partir des données collectées dans plus des trois quarts des circonscriptions et qui accordent 60,45% des voix aux trois partis au pouvoir.

Le Bloc Unité du premier ministre Valdis Dombrovskis et ses deux alliés au gouvernement occupent actuellement 47 sièges et les sondages leur prédisaient avant le vote 60 sièges. Selon l'estimation de la télévision, Unité obtiendrait 34 sièges.

Centre Harmonie, un parti de gauche ancré dans la communauté russophone, laquelle représente 27% de la population du pays, obtiendrait de son côté 27 sièges, contre 18 actuellement.

Le taux de participation était de 62,62%, un peu plus qu'il y a quatre ans, malgré la perte de confiance dans le Parlement.

Ce scrutin, clos à 20h00 (12h00, heure de Montréal), était un test décisif pour le premier ministre, chargé depuis son arrivée aux commandes en mars 2009 d'engager des économies massives incluant des baisses de salaires à deux chiffres de pourcentage, et des hausses d'impôts dans le cadre d'un plan de sauvetage international.

«Je voudrais remercier tous les électeurs qui ont soutenu Unité», a déclaré M. Dombrovskis dans son quartier général de Riga, déclenchant les cris de joie de ses supporters. «Ils ont voté de façon convaincante pour la stabilité», a-t-il ajouté.

Ce physicien de formation, ancien économiste en chef de la banque centrale à la réputation de technocrate honnête est en passe de garder son poste de premier ministre. La décision revient au président Valdis Zatlers qui a un mois pour se prononcer.

Ce pays de l'Union européenne (UE) de 2,2 millions d'habitants affichait avant la crise mondiale des taux de croissance à deux chiffres; il a entamé cette année une lente reprise.

Sur 2008 et 2009, l'activité économique s'est contractée de près de 25%, la chute la plus forte au monde, d'après le FMI; le chômage a plus que triplé pour atteindre 20%.

Le plus jeune premier ministre d'Europe est à la tête du 15e gouvernement de Lettonie depuis l'indépendance acquise en 1991. Il a la tâche de réduire le déficit public dans le cadre d'un prêt de 7,5 milliards d'euros (10,3 milliards de dollars) accordé en vertu d'un accord conclu en novembre 2008 avec le Fonds monétaire international (FMI), l'UE et d'autres prêteurs.

Les sommes sont versées en tranches à condition que Riga respecte les conditions qui y sont liées.

Le chef de Centre Harmonie, Janis Urbanovics, qui a élargi la base de son parti au-delà de la minorité russophone, affirmait pendant la campagne vouloir renégocier les conditions du prêt pour en atténuer les conséquences sociales.

Sa formation est un mélange de sociaux-démocrates et d'ex-communistes qui entretiennent des liens avec le parti Russie unie du premier ministre russe Vladimir Poutine.