Les chauffeurs routiers grecs ont décidé dimanche de mettre fin à leur mouvement de grève qui a entraîné pendant une semaine une pénurie de carburant paralysant les transports et le tourisme en pleine saison estivale.

«Nous avons décidé, à une courte majorité, de suspendre la grève», a déclaré à la presse le chef de la confédération des transporteurs routiers grecs, George Tzortzatos, à l'issue d'une réunion syndicale qui a duré plus de trois heures.

«Les camionneurs seront de nouveau à leur volant dès demain» lundi, a-t-il ajouté.

De larges pans de l'économie grecque ont été affectés et des milliers de voyageurs bloqués depuis dimanche dernier par le mouvement des camionneurs qui protestaient contre le projet du gouvernement de libéraliser leur secteur et de réduire les coûts du fret.

Après l'échec de négociations avec les grévistes, les autorités avaient décidé mercredi de réquisitionner les transporteurs routiers en grève, mais la plupart de ces derniers ont ignoré l'ordre de réquisition, faisant fi de la menace de poursuites.

Pour faire approvisionner les stations-service en carburant, le gouvernement a eu recours à des camions de l'armée et de compagnies pétrolières pour remplacer les plus de 30 000 chauffeurs ayant refusé l'ordre de réquisition.

Des camions militaires, sous escorte policière ont été chargés de s'approvisionner aux raffineries.

La situation s'était quelque peu détendue samedi soir après la proposition du gouvernement de lever son ordre de réquisition si les chauffeurs de poids-lourds renonçaient à leur refus de réforme du secteur.

Dimanche, les camionneurs ont déclaré qu'ils négocieraient avec le gouvernement sur cette réforme destinée à ouvrir complètement le secteur à la concurrence d'ici trois ans. Les camionneurs jugent notamment que la réduction prévue du nombre de licences est injuste, estimant qu'ils ont payé cher les leurs.

Cette mesure est prévue dans le plan de redressement des finances de la Grèce dicté par l'Union européenne et le Fonds monétaire international en contrepartie d'un prêt de 110 milliards d'euros sur trois ans de ces institutions pour aider le pays à sortir de sa crise.

La pénurie de carburant a affecté des dizaines de milliers de Grecs et leurs commerces, ainsi que des touristes étrangers, selon des associations de tourisme régional.

Les annulations de réservations se sont multipliées, en pleine saison estivale. Les îles très touristiques ont été les plus touchées.

Le président de la chambre de commerce du port du Pirée, George Zissimatos, a déclaré à la chaîne Mega que la plupart des îles n'avaient pas été approvisionnées pendant plusieurs jours.

«Une grande quantité de marchandises sont restées dans les entrepôts, dix jours ont été perdus, et à présent les grossistes s'apprêtent eux-mêmes à partir en vacances», a-t-il déploré.

Depuis février, les syndicats grecs ont organisé de nombreux mouvements de grève pour protester contre la cure d'austérité imposée par le gouvernement socialiste pour résorber le déficit public.