Les États-Unis et la Pologne ont signé samedi un protocole concrétisant l'accord de la Pologne pour accueillir une composante du futur bouclier antimissile américain en Europe.

Le document amende l'accord sur le bouclier antimissile américain, signé avec Washington en août 2008, pour l'adapter au projet modifié par l'administration de Barack Obama.

Il a été signé à Cracovie, en présence de la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, et de son homologue polonais Radoslaw Sikorski.

Le dispositif déployé dans une base polonaise «aidera à protéger le peuple polonais et tous en Europe, nos alliés et les autres, de la menace (...) posée par l'Iran», a affirmé Mme Clinton.

Les États-Unis, pressés par la Russie qui juge sa sécurité menacée par le projet, avaient abandonné en septembre 2009 leur projet initial de bouclier antimissile en Europe centrale, qui prévoyait d'installer un puissant radar en République tchèque, associé à dix intercepteurs de missiles balistiques de longue portée en Pologne.

Le nouveau plan est destiné à contrer des missiles non plus de longue, mais de courte et moyenne portée, après une réévaluation de la menace balistique iranienne.

La Pologne préfère la nouvelle version du projet, a argué M. Sikorski: «Elle est fondée sur une technologie existante, ce qui augmente la probabilité qu'elle soit réalisée et efficace.»

Hillary Clinton a rappelé pour sa part avoir invité la Russie à participer à cet effort «purement défensif», et que cette offre «demeure».

Face aux «menaces communes», a-t-elle plaidé, Washington «espère que la Russie s'orientera plus vers le travail en commun pour affronter ces menaces».

Dans un communiqué conjoint publié après la conférence de presse, Washington et Varsovie précisent que l'accord signé samedi est «le premier accord à mettre en oeuvre «l'approche de déploiement par phases» des missiles antimissiles américains SM-3.

La date généralement évoquée pour le déploiement en Pologne est 2018. Mais Mme Clinton, interrogée samedi sur l'échéance, n'a pas évoqué de date précise, se contentant d'affirmer que l'engagement de déployer les missiles serait tenu.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, avait affirmé le 17 juin que l'Iran était en mesure de lancer une attaque contre l'Europe au moyen de «dizaines ou même de centaines» de missiles.

Son homologue iranien, Ahmad Vahidi, avait répliqué le surlendemain que les missiles iraniens ne visent qu'à défendre l'Iran contre une éventuelle agression et «ne menacent aucun pays».