Candidat potentiel à la présidentielle de 2012, l'ancien premier ministre Dominique de Villepin va lancer samedi à Paris un mouvement politique qui entend incarner «une alternative» à son rival Nicolas Sarkozy dont il est un des critiques les plus systématiques.

«J'ai décidé de créer un mouvement libre et indépendant, au-dessus des clivages partisans, qui pourra rassembler toutes les bonnes volontés», avait annoncé fin mars l'ex-premier ministre de Jacques Chirac.

Il s'agit pour M. de Villepin de transformer son club politique, qui revendique 15 000 membres, en un parti capable de recueillir des fonds pour faire campagne en 2012. Pour autant, il veut rester membre du parti présidentiel UMP.

Sur quasiment chaque thème (politique économique et sociale, interdiction de la burqa, sécurité, etc..) l'ex-premier ministre épingle Nicolas Sarkozy qu'il accuse de diviser les Français, se posant, lui, en défenseur de l'intérêt général et des valeurs républicaines.

Depuis des mois, M. de Villepin, crédité de 5 à 8% des intentions de vote dans les sondages, développe ces thèmes lors de déplacements en France auprès d'agriculteurs ou à la rencontre de jeunes en banlieue.

Longtemps homme de l'ombre, Dominique de Villepin a été le plus proche conseiller de Jacques Chirac comme secrétaire général de l'Élysée de 1995 à 2002.

Il connaît son heure de gloire en février 2003 comme ministre des Affaires étrangères en portant à l'ONU le «non» de la France à la guerre en Irak. Il devient premier ministre en 2005 sans jamais avoir affronté le suffrage universel mais ne parvient pas à barrer la route de l'Élysée à Nicolas Sarkozy.

La présidentielle de 2007 ne met en rien un terme à l'affrontement des deux hommes qui se poursuivra devant la justice lors de l'affaire Clearstream, une vaste affaire de manipulation visant plusieurs personnalités, dont M. Sarkozy.

Poursuivi pour «complicité de dénonciation calomnieuse» dans cette affaire, Dominique de Villepin a été relaxé en première instance le 28 janvier et sera rejugé en appel au printemps 2011.