Après huit jours de deuil national dû au décès du président Lech Kaczynski, la Pologne entre en campagne électorale avec l'annonce mercredi de la date du 20 juin pour le premier tour du scrutin présidentiel, pour lequel le libéral Bronislaw Komorowski est favori.

Après huit jours de deuil national dû au décès du président Lech Kaczynski, la Pologne entre en campagne électorale avec l'annonce mercredi de la date du 20 juin pour le premier tour du scrutin présidentiel, pour lequel le libéral Bronislaw Komorowski est favori.

«Le président de la Diète, Bronislaw Komorowski, a pris la décision d'organiser l'élection du président de la République de Pologne le dimanche 20 juin», a annoncé le service de presse du Parlement.

Le favori du scrutin est précisément M. Komorowski, 57 ans, chef de l'État par intérim après la mort du président Kaczynski, tué avec son épouse et 94 autres personnes dans l'accident de l'avion présidentiel le 10 avril près de Smolensk, dans l'ouest de la Russie.

Candidat du parti libéral Plate-forme civique (PO, au pouvoir), M. Komorowski frôle la barre des 50% des intentions de vote au premier tour du scrutin et remporterait facilement l'éventuel second tour le 4 juillet, selon plusieurs sondages publiés cette semaine.

Ses adversaires restent pour l'instant inconnus, mais seul le frère jumeau du président défunt, Jaroslaw Kaczynski, 60 ans, chef du parti conservateur Droit et Justice (PiS, opposition), semble être capable de l'empêcher de gagner au 1er tour, s'il se présente.

Le président décédé, candidat naturel des conservateurs, n'avait pas annoncé avant l'accident son intention de se présenter à nouveau.

Selon la législation polonaise, les candidats ont jusqu'au 26 avril pour se faire connaître auprès de la Commission électorale nationale.

Plusieurs candidats potentiels se sont déjà désistés, le calendrier électoral rendant très difficile la collecte dans les dix jours qui suivent des 100 000 signatures nécessaires pour se présenter.

«Je suis convaincu que Jaroslaw Kaczynski présentera sa candidature», a déclaré à l'AFP Stanislaw Mocek, politologue à l'Académie polonaise des sciences.

«D'une part, il voudra remplir le testament de son frère défunt, achever son oeuvre», explique-t-il. «Et d'autre part, son parti PiS n'a pas d'autre candidat de taille suffisante pour affronter Bronislaw Komorowski».

Si Jaroslaw Kaczynski renonçait à se présenter, le choix des conservateurs pourrait se porter sur l'ancien ministre de la Justice, Zbigniew Ziobro, 39 ans, aujourd'hui eurodéputé.

Le parti conservateur pourrait désigner officiellement son candidat cette semaine et probablement lors d'une réunion de sa direction prévue samedi.

Le parti paysan (PSL), membre de la coalition au pouvoir, a déjà désigné mercredi comme candidat son président Waldemar Pawlak, 50 ans, actuel vice-premier ministre et ministre de l'Economie.

Ancien chef de la diplomatie polonaise et ex-ministre des Finances centriste, Andrzej Olechowski, 62 ans, a également annoncé son intention de se présenter.

Le candidat du parti social-démocrate SLD (opposition), Jerzy Szmajdzinski, est mort dans la catastrophe aérienne de Smolensk et son parti n'a pas encore avancé de nouveau nom de candidat.

Les sondages restent impitoyables pour les adversaires de M. Komorowski.

Selon l'un d'entre eux, publié mercredi par le quotidien Rzeczpospolita, M. Komorowski est crédité de 49% des intentions de vote, contre 26% pour Jaroslaw Kaczynski.

Le président du Parlement battrait également M. Ziobro (47% contre 21%), alors que M. Olechowski n'obtiendrait qu'entre 5% et 7% des voix, et M. Pawlak entre 3% et 5%, selon ce sondage réalisé par l'institut GfK Polonia le 20 avril auprès de 1.000 personnes.