Trois groupes paramilitaires nord-irlandais --deux (catholiques) républicains, et un (protestant) loyaliste-- ont annoncé lundi leur désarmement définitif, qui suit de peu l'annonce du parachevèment de l'accord de paix dans la province, douze ans après sa signature.

L'Armée de libération nationale irlandaise (INLA), et un groupuscule de moindre importance, l'IRA-Officielle (OIRA), deux groupes républicains, ont confirmé la destruction totale de leur arsenal à Belfast.

Le premier ministre britannique Gordon Brown a salué cette bonne nouvelle supplémentaire en Ulster en annonçant devant le Parlement que la dernière faction protestante à détenir encore des armes de guerre, la South-East Antrim UDA «avait par ailleurs également achevé son processus de désarmement».

L'INLA et la South-East Antrim UDA, sont respectivement des branches dissidentes de l'IRA républicaine et de l'Association de défense de l'Ulster (UDA), principal groupe armé dans chacun des deux camps, qui ont respectivement décrété un cessez-le-feu en 2005 et en janvier de cette année.

Vendredi dernier, M. Brown avait co-parrainé avec son homologue irlandais Brian Cowen une conférence de presse avec les principaux acteurs politiques nord-irlandais pour annoncer le transfert prochain des responsabilités de justice et de police de Londres à Belfast.

Cette dévolution permet d'achever le difficile processus de mise en pratique de l'accord du vendredi saint d'avril 1998, qui a mis à la période dite des «Troubles» qui a vu plus de 3.500 morts en une trentaine d'années en Ulster.

«Cet accord est essentiel pour assurer le futur, parce qu'il apportera la stabilité, des investissements et des emplois», a commenté M. Brown.

 Les trois groupes paramilitaires ont fait leur annonce à la veille de la dissolution de la Commission internationale indépendante pour le désarmement (IICD), placée sous la responsabilité d'un général canadien, John de Chastelain.

 À compter de mardi 9 février, les paramilitaires qui seraient pris en possession d'armes seront passibles de peines de prison.

 Des trois derniers groupes à avoir annoncé lundi leur renoncement définitif à la violence armée, l'INLA est celui qui a le bilan le plus meurtrier. Ses militants ont tué 147 personnes entre 1975 et 2001, selon la base de données Sutton de l'université d'Ulster. L'INLA avait proclamé un cessez-le feu en 1998 et ne comptait plus que quelques dizaines d'activistes.

Ses deux principaux coups d'éclat sont les assassinats d'Airey Neave, un proche conseiller du premier ministre Margaret Thatcher, en 1979, et celui du dirigeant de la milice protestante loyaliste LVF Billy Wright, dans la prison du Maze à Belfast en 1997.

«Nous pensons que les conditions ont maintenant changé d'une manière telle que d'autres options sont ouvertes aux révolutionnaires pour poursuivre et au final atteindre nos objectifs», à savoir le retour de la province britannique d'Ulster dans le giron de la république d'Irlande, a déclaré lundi Martin McMonagle, un porte-parole de l'INLA.

L'OIRA avait quant à elle surtout été active dans les années 1970. Elle serait responsable de 55 meurtres, selon la base Sutton. Le groupuscule était en sommeil depuis 1972, date où elle avait signé un cessez-le-feu.