Larissa Petoukhova, 58 ans, allongée sur son lit d'hôpital la colonne vertébrale fracturée, a raconté à l'AFP l'attentat fatidique qui a visé dans la nuit le train Nevski Express reliant Moscou à Saint-Pétersbourg.

Revenant d'un voyage d'affaires à Moscou, son trajet a commencé par une heureuse surprise, Mme Petoukhova ayant rencontré par hasard une amie dans le train. Les deux femmes se sont alors installées sur la plate-forme, à l'extrémité du wagon, pour bavarder.

«Soudain, il y a eu un choc. Les lumières se sont éteintes et nous étions secoués dans tous les sens», raconte la passagère.

«La porte s'est arrachée (...) j'ai été propulsée dans un coin, d'autres ont été projetés dans un autre coin. L'extincteur a été arraché du mur et roulait, comme nous, dans tous les sens sur la plate-forme», poursuit-elle.

Très rapidement, tout redevient calme. L'amie de Mme Petoukhova a ensuite vu une lumière venant de l'extérieur et «des hommes sont arrivés et nous ont sortis du wagon, j'ai rampé vers la sortie et nous avons appelé les secours».

«C'était des gens normaux, pas des policiers, mais ils étaient très professionnels», se souvient la passagère, depuis son lit d'hôpital dans la petite ville de Borovitchi, à quelques kilomètres des lieux du drame.

La voiture dans laquelle elle se trouvait était l'une des trois --les wagons 12, 13 et 14-- à avoir déraillé suite à l'explosion, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le drame, qui selon les enquêteurs a été provoqué par une bombe, a eu lieu vendredi vers 21H30 locales (13h30 HAE) à la limite entre les régions de Novgorod et de Tver, au nord-ouest de la Russie, près du village de Ouglovka.

Selon un bilan provisoire, au moins 26 personnes sont mortes et une centaine blessées, mais le nombre de victimes pourrait encore augmenter, 18 passagers étant toujours portés disparus.

Larissa Petoukhova souffre elle d'une fracture de la colonne vertébrale, et ne sais pas encore si elle pourra marcher: «Je ne sais pas. (Les médecins) ont dit que je devais rester allongée pendant deux mois», dit-elle.

Depuis son lit de ce petit hôpital de trois étages, elle raconte que les passagers indemnes ont eux pu repartir.

«Je suis restée parce que j'avais besoin d'aide. Mes amis ne m'ont pas abandonnée. Et la police nous a beaucoup aidés», poursuit Larissa, que son fils a pu rejoindre.