Des appareils de mesure de vitesse soupçonnés d'avoir joué un rôle dans le crash de l'Airbus AF447, au large du Brésil, devront être remplacés sur ordre de l'Agence européenne de sûreté aérienne.

Appelées aussi «tubes de Pitot», ces sondes ont la forme de petites prises d'air placées sur le fuselage ou sous les ailes et permettent aux pilotes de contrôler la vitesse de leur appareil, un élément crucial pour son équilibre en vol.

Airbus a indiqué vendredi avoir «recommandé» aux compagnies de remplacer au moins deux sondes Pitot Thales sur trois par des modèles de l'américain Goodrich sur les A330 et A340, par «mesure de précaution». À la suite à ces recommandations, l'Agence de sûreté aérienne a annoncé qu'elle allait ordonner que tous les A330/A340 soient équipés d'au moins deux sondes Pitot de marque Goodrich, la troisième pouvant être au choix une troisième sonde semblable, soit une Thales de nouvelle génération (type BA).

Air France a annoncé vendredi qu'elle allait remplacer au moins deux sondes Pitot de mesure de vitesse de marque Thales sur trois par des sondes Goodrich sur ses A330/40, comme recommandé par Airbus et bientôt imposé par l'Agence européenne de sûreté aérienne (AESA).

«Les instructions techniques permettant ce remplacement seront disponibles dans le courant de la semaine prochaine. Air France procèdera alors à la modification de la flotte A330 et A340», indique la compagnie dans un communiqué.

Les sondes Pitot ancien modèle (type AA) du groupe français Thales devront, quant à elles, être intégralement remplacées.

Crash de l'AF447

L'A330 d'Air France qui s'est abimé en mer le 8 juin dernier était équipé de sondes de l'ancien modèle qui avaient livré des mesures incohérentes. À la suite du crash du vol AF447, entre Paris et Rio, Air France avait accéléré le remplacement de ses sondes sur ses A330/340, qui sont actuellement tous équipés de sondes Thales de nouveau type.

Plusieurs incidents liés au givrage des sondes avaient été signalés dans le passé sur ces appareils, mais la compagnie avait procédé au remplacement des sondes Thales ancienne génération par le nouveau modèle sur ses A320. Cela a permis, selon elle, une «amélioration significative». Air France avait cependant reconnu mardi soir qu'un de ses A320, effectuant la liaison Rome-Paris, avait subi le 13 juillet un nouvel incident lié à une sonde Pitot Thales, nouvelle génération.

À la suite de cet incident, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire chez Air France, avait demandé le changement des sondes Thales par des Goodrich sur l'ensemble de la flotte, s'il s'avérait que l'incident du mois de juillet n'était «pas isolé».

Près de 70% de la flotte mondiale d'avions commerciaux est équipée de sondes Goodrich, qui n'auraient fait l'objet à ce jour d'aucun incident répertorié.