Le sort du dirigeant séparatiste tchétchène Dokou Oumarov suscitait mardi toutes les interrogations, certains médias le donnant pour mort et affirmant que les autorités attendent vendredi, jour de la Fête nationale, pour l'annoncer, tandis que la rébellion a démenti son décès.

Le quotidien indépendant Kommersant citait ainsi une source au sein des forces de l'ordre assurant que Moscou prépare une annonce solennelle le 12 juin, pour la Journée de la Russie.

«Nous aimons bien faire coïncider des succès avec des jours de fête», a déclaré cette source. Le journal rappelle que la mort de l'ancien président indépendantiste tchétchène, Aslan Maskhadov, avait été annoncée le 8 mars 2005 journée internationale de la femme, fériée en Russie.

L'agence russe Interfax a rapporté dès lundi la mort d'Oumarov, le pouvoir tchétchène pro-russe du président Ramzan Kadyrov affirmant pour sa part qu'il a été blessé à la mi-mai lors de combats à la frontière entre l'Ingouchie et la Tchétchénie dans le Caucase russe.

Le Kremlin a refusé mardi de commenter les rumeurs sur la mort du chef rebelle. «Je ne peux ni confirmer ni démentir cette information», a déclaré Natalia Timakova, la porte-parole de la présidence russe, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

De son côté, le site internet Kavkazcenter.com, qui sert de relais aux insurgés, a rapporté avoir été informé par «un représentant de l'Emirat du Caucase» que «les déclarations sur les blessures et la mort de l'émir Dokou Oumarov ne correspondent pas à la réalité».

Selon la même source, ce héros de la première guerre de Tchétchénie (1994 à 1996), qui a ensuite gravi les échelons des autorités indépendantistes tchétchènes, n'a «pas été blessé et personne de sa garde n'a été tué».

Dokou Oumarov, nommé en juin 2006 «président» indépendantiste de la Tchétchénie, après la mort de son prédécesseur Abdoul-Khalid Saïdoullaïev, est considéré depuis comme le chef de la rébellion anti-russe.