Le scandale des notes de frais des parlementaires britanniques passe à la vitesse européenne: le premier ministre Gordon Brown a donné ordre lundi aux élus européens de son parti de se mettre à respecter des normes comptables plus strictes, craignant que des abus similaires aient lieu au parlement de Strasbourg.

Depuis deux semaines, les révélations pleuvent sur la manière dont des élus britanniques ont utilisé l'argent public pour des frais allant de l'entretien de leur piscine à l'achat d'écrans plats. Le scandale a poussé des dizaines de membres de la Chambre des Communes à annoncer qu'ils renonçaient à la politique.

Malgré les pressions, le premier ministre a cependant résisté à convoquer des élections anticipées, à l'heure où le parti conservateur est donné en tête dans les sondages.

Lundi, le parti travailliste a annoncé que ses élus européens rendraient publiques leurs notes de frais détaillées, factures à l'appui, tout les six mois. «Nous espérons que les autres partis nous emboîteront le pas là-dessus», a déclaré Glenis Willmott, chef du groupe travailliste au parlement de Strasbourg.

Le Labour compte 19 élus sur les 78 députés britanniques européens.

Du fait de ce scandale, nombre d'observateurs estiment que les électeurs britanniques, furieux de ces révélations, vont favoriser les petits partis minoritaires lors du scrutin européen de début juin.

Selon Colin Rallings, directeur du centre de statistiques électorales de l'Université de Plymouth, jusqu'à 325 des 646 élus de la Chambre des Communes pourraient démissionner ou ne pas être réélus comme conséquence directe de l'affaire.