La terre a continué de trembler avec force mardi dans le centre de l'Italie, au lendemain du violent séisme qui a fait au moins 235 morts et des milliers de sans-abri, selon un bilan provisoire.

Une forte secousse d'une magnitude de 5,3 sur l'échelle de Richter, selon la Protection civile, a été ressentie mardi vers 19h50 (13h50 HAE) à L'Aquila, épicentre du séisme, et jusqu'à Rome, semant à nouveau la peur.

A L'Aquila, elle a provoqué l'effondrement des bâtiments déjà endommagés par le tremblement de terre de lundi, dont la Basilique, selon l'agence Ansa.

Le séisme de lundi, le plus meurtrier de ces 30 dernières années en Italie, était de 5,8 sur la même échelle ou 6,2 sur l'échelle du moment.

La protection civile a fait état mardi tard dans la soirée de 235 morts.

Sur place, vêtu de noir et l'air fatigué, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi avait auparavant donné un bilan de 207 morts, précisant que 100 blessés, sur un total d'«un peu plus d'un millier», étaient dans un état grave et que 150 personnes avaient été retirées vivantes des décombres depuis lundi. Quinze personnes sont également portées disparues, a-t-il indiqué.

Le nombre des sans-abri a été revu à la baisse à 17 000.

Le dernier des petits miracles de ce drame a été le sauvetage mardi soir d'une jeune fille, Eleonora, retrouvée vivante sous les décombres 42 heures après la séisme.

Une jeune étudiante de 24 ans, Marta Valente, avait été retrouvée en bonne santé dans la nuit de lundi à mardi après avoir passé 23 heures sous les décombres, de même qu'une femme de 98 ans, Maria D'Antuono, dégagée 30 heures après le séisme.

Alors que les secouristes continuaient de sortir des cadavres des décombres, dont ceux de quatre étudiants, M. Berlusconi a annoncé que 20 camps de tentes équipés de 16 cuisines de campagne allaient être installés d'ici mardi soir pour accueillir «14 500 personnes».

Les opérations de secours, auxquelles participent plus de 7 000 pompiers, militaires et policiers, prendront fin dans «48 heures, quand nous aurons la certitude» qu'il n'y a plus personne sous les décombres, a-t-il annoncé.

Il a affirmé qu'il se rendrait quotidiennement à L'Aquila car c'était son «devoir» et a rejeté les offres d'aide étrangère, car «nous sommes un peuple fier et qui a les moyens».

Il a toutefois fait une exception pour les Etats-Unis, affirmant qu'il accepterait volontiers l'aide de Washington pour la reconstruction du patrimoine culturel.

Beaucoup de quartiers de L'Aquila n'ont plus ni électricité ni eau, et les services de secours n'ont pas encore eu la possibilité d'installer partout des des WC chimiques. Les fêtes de Pâques y ont été annulées.

«On est un peu fatigués, mais encore très actifs. La route est encore longue. On travaille avec l'adrénaline», dit Fabrizio Curcio, un responsable de la Protection civile.

Quelque 280 répliques ont eu lieu depuis le séisme de lundi.

La secousse de lundi a frappé L'Aquila (60 000 habitants), dans les montagnes des Abruzzes (à environ 100 km au nord-est de Rome), et plusieurs bourgs environnants, dont Onna, village de 300 habitants où 40 morts sont à déplorer.

Plus de 10 000 maisons et édifices ont été endommagés dans cette zone riche en monuments baroques, dont plusieurs églises et un château fortifié du XVe siècle.

Selon une première estimation gouvernementale, 1,3 milliard d'euros seront nécessaires pour la reconstruction des édifices et des maisons.

Avant celui de lundi, le séisme récent le plus meurtrier en Italie s'était produit le 23 novembre 1980 et avait fait 2 916 morts et 20 000 blessés dans la région de Naples (sud).

Toutes les manifestations sportives de mercredi à dimanche en Italie débuteront avec une minute de silence en hommage aux victimes.