Serge Lepage, figure du grand banditisme en France, a été tué de deux coups de feu jeudi soir dans sa voiture, alors qu'il rentrait chez lui dans la banlieue sud de Paris, a-t-on appris vendredi auprès d'une source proche du dossier qui évoque un règlement de compte.

Serge Lepage, âgé de 37 ans, a été tué à son arrivée à son domicile dans le quartier pavillonnaire de la Ville-du-Bois, au sud de Paris.

Il s'apprêtait à descendre du véhicule et venait de couper le contact. Deux coups de feu ont été tirés, les projectiles ont traversé la lunette arrière.

Selon une source proche du dossier, qui évoque un «guet-apens», le ou les auteurs des faits attendaient vraisemblablement leur victime, et ont opéré depuis l'intérieur de la propriété, à une courte distance.

Décrit par des spécialistes comme le «dernier héritier» du «gang de la banlieue sud», un groupe composé de gitans sédentarisés qui s'était illustré dans les années 1980 et 1990 par d'audacieux vols et braquages, il avait été arrêté en novembre 2007 avec huit autres personnes en région parisienne.

Ils avaient été mis en examen pour vols, blanchiment et escroquerie en bande organisée. Des véhicules, des armes, du matériel hi-fi et vidéo haut de gamme, des vêtements, bijoux et objets de luxe avaient été retrouvés lors de perquisitions.

Fin novembre 2008, Serge Lepage et trois de ses complices présumés, avaient été remis en liberté à la suite d'une erreur de procédure.

Serge Lepage est décrit comme une «figure du milieu» par les enquêteurs spécialisés du grand banditisme et comme un «mélange de voyou à l'ancienne, parfaitement intégré et rompu aux nouvelles technologies».

La mort de Serge Lepage est révélatrice de l'ampleur du phénomène des règlements de compte en France. Les services de police l'expliquent, de manière prudente, par une «nouvelle génération de truands de plus en plus violents» qui se «partagent des territoires» pour le trafic de stupéfiants.

126 règlements de compte ont été comptabilisés en 2008 contre 58 en 2007, en hausse de plus de 117%, a relevé l'Observatoire national de la délinquance (OND).