Un engin piégé destiné à exploser à l'arrivée des policiers a été découvert près du relais de télévision visé dans la nuit par le premier attentat de l'année attribué à l'ETA, a annoncé vendredi la police régionale basque.

Cette «bombe-piège», dissimulée dans un sac-à-dos et composée de dix kilos d'explosifs et de deux kilos de mitraille, était destinée «à atteindre les premiers policiers arrivant au relais après l'explosion», indique dans un communiqué la police basque.

Un fil avait été déposé à proximité pour déclencher l'explosion au passage d'un policier, explique la police basque qui précise qu'un deuxième sac-à-dos a été retrouvé près de là. Son contenu est en cours d'examen, a-t-elle ajouté.

L'explosion, qui n'a fait aucun blessé, s'est produite vendredi vers 01H00 (19 h HNE), près d'un relais de télévision, dans une zone montagneuse du quartier dit de «Santa Barbara» (bien Santa Barbara) sur la commune d'Hernani, a précisé à l'AFP un porte-parole de la police basque.

Dans la matinée, des policiers ont découvert sur le chemin menant au relais plusieurs messages où était écrit en langue basque «attention bombe de l'ETA», a indiqué la Ertzaintza (police régionale basque).

L'attentat n'a été précédé d'aucun appel téléphonique d'avertissement comme l'organisation clandestine le fait parfois. Toutefois, l'ETA ne prévient généralement de l'imminence d'une explosion que lorsque la bombe risque de faire des victimes civiles.

Le 31 décembre, une puissante bombe avait détruit en partie le siège de la télévision basque EiTB à Bilbao (nord), après un appel anonyme au nom de l'ETA avertissant de l'imminence de l'explosion qui avait permis d'évacuer le bâtiment.

L'ETA, tenue pour responsable de la mort de 825 personnes en 40 années de lutte armée pour l'indépendance du Pays Basque, a repris sa campagne d'attentats à la mi-2007 à l'issue d'une trêve de 15 mois, après l'échec de négociations de paix avec le gouvernement socialiste espagnol.

Le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero a, depuis, adopté une ligne d'extrême fermeté envers les indépendantistes radicaux, excluant toute nouvelle discussion avec l'organisation clandestine.

L'ETA, qui figure sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne et des États-Unis, a été, ces derniers mois, durement frappée par plusieurs opérations policières en Espagne et en France qui ont décimé sa direction.

Depuis mai, les polices française et espagnole ont successivement interpellé son chef politique présumé Javier Lopez Peña, alias «Thierry», son chef militaire Miguel de Garikoïtz Aspiazu Rubina, dit «Txeroki», et le successeur présumé de ce dernier, Aitzol Iriondo Yarza, alias «Gurbitz».

Cela n'a pas empêché l'organisation armée, qui réclame l'indépendance pour le grand Pays Basque, incluant le Pays Basque espagnol, la région voisine de Navarre et le Pays Basque français, de poursuivre ses attentats.

Euskadi ta Askatasuna (ETA, «Pays Basque et liberté» en langue basque) a tué depuis la rupture de son «cessez-le-feu permanent» en juin 2007, six Espagnols: trois gardes civils, un militaire, un ex-conseiller municipal socialiste et un entrepreneur basque.

Deux (un garde civil et un militaire) ont été tués par des bombes et quatre abattus par balles par des commandos de l'ETA.