Un policier grec a été grièvement blessé lundi matin à Athènes par des inconnus, qui ont tiré sur lui et deux de ses collègues «avec des armes de guerre», a indiqué le chef de la police, Vassilis Tsiatouras.

«Trois policiers qui étaient de garde au ministère de la Culture ont été attaqués et l'un d'eux a été blessé par deux balles à la poitrine et à la cuisse», a indiqué M. Tsiatouras lors d'une conférence de presse en début d'après-midi.Il a précisé que les agresseurs avaient utilisé une kalachnikov et une arme à feu de calibre 9mm, tandis que les restes d'une grenade ont été retrouvées sur place.

Le policier, âgé de 21 ans, a été hospitalisé et opéré. Son état de santé «est particulièrement sérieux», selon un communiqué de l'hôpital athénien où il a été transféré mais, selon une source policière, ses jours ne sont pas en danger.

Le premier ministre conservateur grec Costas Caramanlis s'est rendu au chevet du policier, selon ses services.

L'attaque, à la suite de laquelle les agresseurs ont pris la fuite, s'est produite à 03h05 locales (21h05 HNE) au centre d'Athènes, dans le quartier d'Exarchia, où Alexis Grigoropoulos, un adolescent de 15 ans, avait été tué le 6 décembre par une balle tirée par un policier.

Cette bavure avait déclenché une série de manifestations sans précédent dans le pays, marquées par de violents affrontements entre jeunes et policiers.

«Nous ne connaissons pas le nombre exact des auteurs de l'attaque» contre les policiers, a souligné le chef de la police.

Il a déploré cet «incident tragique» et souligné qu'«un groupe de personnes essaie directement d'assassiner des policiers, qui font leur travail».

«Ceux qui ont attaqué Diamantis Mantzounis (le policier) ont pris comme cible la démocratie et la normalité (mais) ils vont comprendre que la démocratie est forte et notre société bien protégée», a déclaré dans un communiqué le ministre de l'Intérieur Prokopis Pavlopoulos quelques heures après l'attaque, la qualifiant de «tentative d'homicide».

Une vaste opération pour rechercher les coupables a été lancée dans Exarchia et plus de 70 personnes ont été interpellées dans le cadre de cette opération.

Une quarantaine de douilles, dont 27 proviennent de la Kalachnikov et une dizaine de l'arme à feu de 9 mm ont été retrouvées sur place, selon la police.

«Certaines des douilles retrouvées sont identiques à celles d'une de deux Kalachnikov utilisées lors d'une attaque commise le 23 décembre» contre un fourgon des forces anti-émeutes dans un quartier proche du centre d'Athènes, a précisé M. Tsitouras.

Des inconnus avaient alors tiré des coups de feu sur ce fourgon, crevant un pneu du véhicule, sans faire de victimes. Cette attaque avait été revendiquée le lendemain par «Action populaire», un groupe inconnu, dans un appel téléphonique anonyme à un site internet grec d'information.

Depuis la mort d'Alexis Grigoropoulos, la jeunesse grecque est toujours très mobilisée, tandis que plusieurs écoles et universités restent occupées pour protester contre «la violence et l'arbritraire de la police».