Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a proposé samedi à New York la tenue d'un «sommet pan-européen» pour examiner une proposition de créer un nouveau système de sécurité collective en Europe.

«L'actuelle architecture de sécurité en Europe n'a pas passé les tests de solidité lors des récents événements», a-t-il dit dans une allusion à la crise géorgienne, dans un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies.    Rappelant la proposition du président russe Dmitri Medvedev d'élaborer «un Traité de sécurité européen, une sorte d'Helsinki-2», M. Lavrov a suggéré que son examen pourrait commencer «lors d'un sommet pan-européen auquel participeraient les États ainsi que toutes les organisations travaillant dans la région».

   Le traité, a-t-il expliqué, «viserait à établir un système de sécurité collective crédible qui assurerait une sécurité égale à tous les États et définirait de façon juridiquement contraignante les bases des relations entre ses adhérents».

   Il inclurait également «la promotion d'un développement intégré et gérable à travers toute la région euro-atlantique». «Tous les participants réaffirmeraient leur adhésion aux principes fondamentaux du droit international», a poursuivi M. Lavrov.

   Il a défini ces principes comme «le non-recours à la force et le règlement pacifique des différends, la souveraineté, l'intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires intérieures, ainsi que l'inadmissibilité du renforcement de la sécurité d'un pays au dépens de la sécurité d'autres».

   L'intervention russe en Géorgie, début août, a provoqué de fortes tensions entre Russes et Occidentaux, les premiers disant avoir agi pour secourir des ressortissants russes menacés par une tentative géorgienne de reprendre le contrôle des provinces séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, les seconds reprochant à Moscou d'avoir violé les frontières d'un État souverain et annexé de facto une partie de son territoire.

   Les relations avec la Russie avaient commencé à se dégrader lorsque les États-Unis et plusieurs pays européens avaient reconnu unilatéralement l'indépendance du Kosovo, à laquelle Moscou s'était fortement opposée.