Le Pentagone a protesté jeudi contre le survol de la zone aérienne de défense nord-américaine par deux bombardiers russes la veille, estimant qu'il n'avait pas été mené dans le cadre des manoeuvres militaires russes Vostok-2018.

Deux bombardiers russes ont été interceptés dans la nuit de mardi à mercredi dans l'espace aérien international situé à l'ouest de l'Alaska par des chasseurs américains, qui les ont suivis jusqu'à ce qu'ils sortent de la zone d'identification de la défense aérienne.

Les deux bombardiers stratégiques à hélices de modèle Tu-95 «Bear», escortés par deux chasseurs russes Su-35, ont été «identifiés visuellement et interceptés» par deux chasseurs F-22 du NORAD, basés en Alaska, a précisé mercredi le commandement de la sécurité aérienne des États-Unis et du Canada (NORAD) dans un communiqué.

Les avions russes sont restés dans l'espace aérien international et n'ont à aucun moment pénétré l'espace aérien américain ou canadien, ajoute le NORAD qui défend indifféremment les espaces aériens des États-Unis et du Canada.

«Nous ne considérons pas que ceci soit une partie intégrante de Vostok (des exercices militaires russes se déroulant dans l'Extrême-Orient russe) bien que cela y soit très lié», a indiqué le général Terrence O'Shaughnessy, commandant du NORAD.

Mais au moment où l'armée américaine se mobilise pour répondre aux dégâts attendus au passage de l'ouragan Florence, «nous maintenons pleinement notre capacité à répondre» à toute agression, a souligné le général O'Shaughnessy, qui dirige également le Commandement américain pour l'Amérique du Nord.

«Nous ne perdons pas notre capacité à nous défendre», a-t-il poursuivi au cours d'une conférence de presse consacrée au dispositif mis en place par le Pentagone pour assister la population après le passage de Florence.

La zone d'identification de la défense aérienne (ADIZ) est un périmètre dans lequel le trafic aérien est surveillé par l'armée d'un ou plusieurs pays, au-delà de son espace aérien national, pour disposer d'un temps de réaction supplémentaire en cas de manoeuvre hostile.

Les États-Unis en ont établi quatre, mais une dizaine d'autres pays ont également créé les leurs.

Celle de l'Alaska s'étend jusqu'à environ 320 km des côtes.