Les États-Unis ont davantage recours aux drones armés sous la présidence de Donald Trump, alors que l'usage de ces appareils contrôlés à distance semble soumis à de moins en moins de garde-fous, affirme une étude publiée jeudi.

Le document, publié par le Stimson Center, un centre de recherche apolitique de Washington, revient sur la première année au pouvoir du président Trump, qui s'est empressé de revenir sur des restrictions de son prédécesseur démocrate.

«Le président Trump a autorisé au moins 80 frappes au Pakistan, au Yémen et en Somalie lors de sa première année au pouvoir, à un rythme qui risque de surpasser celui de ses deux prédécesseurs, ce qui dénote peut-être d'une plus grande volonté d'avoir recours à la force létale», explique le Stimson Center.

En comparaison, lors de ses huit années au pouvoir, Barack Obama a autorisé 550 frappes.

Le milliardaire républicain a donné plus de latitude aux commandants militaires sur le terrain pour leur permettre d'approuver des frappes par drone sans demander au préalable l'autorisation de la Maison-Blanche ou des hauts responsables militaires de Washington.

Le Pentagone explique que cela permet aux officiers sur le terrain de prendre des décisions plus rapidement.

Selon le Stimson Center, la CIA veut également étendre sa capacité à conduire des frappes dans des zones de guerre comme l'Afghanistan, où cette responsabilité revient normalement à l'armée américaine.

«Cela représenterait un changement dans les activités de la CIA en Afghanistan et une expansion de la capacité de l'agence à mener des frappes secrètes lors d'opérations de contre-terrorisme, faisant ainsi baisser les niveaux de transparence», précise l'étude.

Son auteure, Rachel Stohl, a longtemps été critique de l'usage des drones fait par l'administration Obama, mais elle se dit maintenant «nostalgique» des quelques efforts faits par l'ex-président américain pour améliorer la transparence publique autour de l'usage des drones armés.