Un avocat new-yorkais, menacé de radiation après s'en être pris à des travailleurs immigrés qui se parlaient en espagnol, s'est dit mardi «profondément désolé, assurant «ne pas être raciste».

«Me voir en ligne m'a ouvert les yeux», a affirmé l'avocat, Aaron Schlossberg, sur son compte Twitter professionnel.

«La manière dont je me suis exprimé est inacceptable et ne représente pas la personne que je suis [...] Si les gens doivent pouvoir s'exprimer librement, ils doivent le faire calmement et avec respect.»

«Je ne suis pas raciste», a-t-il ajouté, soulignant s'être installé à New York précisément en raison de la «diversité» de la population de la capitale financière américaine.

Dans une vidéo de près d'une minute enregistrée il y a une semaine, largement partagée sur les réseaux sociaux, Aaron Schlossberg s'en prenait aux employés d'un restaurant en leur reprochant de se parler entre eux en espagnol.

«Ici c'est l'Amérique», leur lance-t-il, avant d'ajouter qu'ils sont «probablement sans papiers» et de les menacer d'appeler la police de l'immigration.

Après que la vidéo eut soulevé un tollé, deux élus démocrates new-yorkais - le président du district du Bronx Ruben Diaz et l'élu du Congrès Adriano Espaillat, avaient déposé une plainte jeudi pour «comportement répréhensible et raciste» auprès du comité disciplinaire des tribunaux de l'État de New York, réclamant une éventuelle radiation.

L'avocat avait aussi été expulsé des bureaux qu'il louait sur la prestigieuse Madison Avenue.

Ces excuses pourraient ne pas suffire à le dédouaner, soulignaient beaucoup de commentateurs sur Twitter mardi.

Depuis l'incident, d'autres vidéos ont émergé montrant Schlossberg s'en prenant à un personne d'origine visiblement étrangère et se déclarant favorable au durcissement de la politique d'immigration initiée par l'admnistration Trump.

New York compte quelque 8,5 millions d'habitants, dont 27,5% d'Hispaniques, particulièrement nombreux dans les métiers de la restauration et les petits métiers sous-qualifiés, où l'espagnol est très utilisé.

Le maire très à gauche de la ville, Bill de Blasio, s'est posé en rempart contre l'administration Trump, qui a fait voeu d'expulser des millions de clandestins et de construire un mur à la frontière américano-mexicaine pour bloquer l'immigration illégale.

Les manifestations de soutien aux clandestins sont très fréquentes à New York.