La majorité républicaine du président américain Donald Trump est mise à l'épreuve mardi lors d'une élection législative partielle en Pennsylvanie, nouveau test de loyauté à huit mois des élections législatives de mi-mandat.

Le candidat républicain Rick Saccone, soutenu par le milliardaire, est au défi de garder la 18e circonscription de Pennsylvanie dans le camp républicain, face au trentenaire démocrate Conor Lamb.

Les instances nationales du parti démocrate ont cherché à faire du scrutin un référendum sur Donald Trump, persuadées que le locataire de la Maison-Blanche a perdu de sa superbe dans les régions économiquement sinistrées qui l'ont plébiscité en novembre 2016.

Mais le candidat démocrate lui-même s'en garde, conscient que pour l'emporter, il devra convaincre des électeurs de la classe ouvrière qui restent fidèles à Donald Trump et ses idées.

Les habitants «sont très nombreux à vouloir que je travaille avec le président», a redit Conor Lamb à des journalistes mardi matin, après l'ouverture des bureaux de vote dans cette circonscription au sud de Pittsburgh, ex-capitale de l'acier.

En campagne, cet ancien procureur et avocat militaire a pris soin de ne pas railler ou critiquer le président républicain. Sur le fond, il soutient les tarifs douaniers imposés récemment par le chef de l'État sur l'acier et l'aluminium étrangers.

L'élection de mardi, à elle seule, ne modifiera pas l'équilibre de la Chambre des représentants, où la majorité républicaine est large, avec 238 sièges sur 435.

Mais les démocrates tentent depuis l'accession au pouvoir de Donald Trump de prouver qu'ils sont capables de convertir une partie de l'électorat du président, qui serait déçue du début de mandat.

«Haine de Trump»

Le parti démocrate veut lancer une dynamique pour motiver ses sympathisants, bénévoles et donateurs en vue des élections de novembre, lors desquelles la totalité de la Chambre sera renouvelée pour deux ans, et le tiers du Sénat pour six ans. Ils croient que la Chambre, au moins, est à portée de main.

Jusqu'à présent, ils ont échoué à conquérir des circonscriptions républicaines lors d'élections partielles. Leur succès électoraux sont venus lors de scrutins pour des postes de gouverneurs et lors de la sénatoriale de l'Alabama, quand ce sont les populations entières des États qui étaient appelées aux urnes.

Preuve que Donald Trump n'est pas le repoussoir dont le parti démocrate fait le portrait, le candidat républicain, Rick Saccone, en a fait le moteur de sa campagne.

Il a volontiers reçu son soutien en personne lors d'un meeting sur place le week-end dernier.

«Il est constamment critiqué à Washington par les médias, la bureaucratie, ou par Hollywood. Il a besoin d'un ailier, et en tant qu'ancien de l'armée de l'Air, je veux y aller et protéger ses arrières et l'aider à appliquer son programme», a plaidé Rick Saccone, un élu local, sur Fox Business.

Au passage, il a déclaré lors d'un meeting lundi que les supporteurs démocrates éprouvaient une «haine de notre président», «une haine de notre pays» et une «haine de Dieu»... s'attirant les foudres des démocrates.

Les quelques sondages réalisés en mars montrent que les deux candidats sont au coude-à-coude et que l'issue est incertaine.

Les bureaux de vote fermeront à 20h et les résultats devraient être connus dans la soirée.