Le président Donald Trump a affirmé samedi que son ex-conseiller Michael Flynn, inculpé la veille pour avoir menti au FBI dans l'affaire russe, n'avait rien commis d'illégal pendant la période de transition, entre la victoire du républicain et son arrivée à la Maison-Blanche.

« J'ai dû limoger le général Flynn parce qu'il a menti au vice-président et au FBI. Il a plaidé coupable de ces mensonges. C'est triste parce que ses actions pendant la transition étaient légales. Il n'y avait rien à cacher ! », a-t-il écrit sur Twitter à la mi-journée, s'exprimant pour la deuxième fois depuis le début de matinée sur cette enquête potentiellement explosive qui touche désormais le premier cercle de son entourage.

Donald Trump semble, avec ce message, admettre qu'il savait que son ex-conseiller à la sécurité nationale avait menti au FBI. Un point très sensible puisqu'à l'époque du départ de Michael Flynn, seul le fait qu'il ait menti au vice-président Mike Pence sur la teneur de ses échanges avec l'ambassadeur russe avait été mis en avant par la Maison-Blanche.

La relation entre Donald Trump et Michael Flynn fait l'objet d'une attention toute particulière depuis l'éviction brutale en mai du patron du FBI James Comey par le président.

Dans une audition début juin devant le Sénat, James Comey avait en effet affirmé que Donald Trump lui avait personnellement demandé d'enterrer une enquête visant Michael Flynn.

« J'espère que vous pourrez trouver une façon d'abandonner cela, de lâcher Flynn. C'est un homme bien », aurait dit le président à M. Comey le 14 février dans le Bureau ovale, au lendemain du limogeage de M. Flynn.

Donald Trump avait réaffirmé plus tôt samedi qu'il n'y avait eu « aucune collusion » entre son équipe de campagne lorsqu'il briguait la Maison-Blanche et la Russie.

« Aucune collusion », a répondu le président américain aux journalistes qui l'interrogeaient sur la décision de son ancien conseiller à la sécurité nationale de plaider coupable pour avoir menti au FBI et de coopérer avec la justice. Un rebondissement spectaculaire qui a donné vendredi un coup d'accélérateur à l'enquête touchant désormais le premier cercle du président américain.

« Non, je ne le suis pas », a affirmé Donald Trump quand les journalistes lui ont demandé s'il était inquiet, dans sa première réaction à cette inculpation.

« Ce qui a été démontré c'est qu'il n'y a aucune collusion, aucune collusion. Il n'y a eu absolument aucune collusion », a-t-il martelé dans les jardins de la Maison-Blanche, avant de souligner à nouveau la grande victoire d'étape des républicains arrachée dans la nuit avec l'adoption au Sénat de la réforme des impôts.

« Nous sommes donc très heureux. Et franchement la nuit dernière était une nuit importante. On verra ce qui se passe », a poursuivi Donald Trump, avant de partir pour New York où il passera la journée.

PHOTO JIM WATSON, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Donald Trump et son ancien conseiller à la sécurité Michael Flynn à Mar-a-Lago en décembre 2016.