Le présentateur de la chaîne d'informations conservatrice Fox News Sean Hannity suscite une polémique aux États-Unis pour avoir relayé une thèse complotiste liant la mort d'un responsable démocrate à Wikileaks.

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L'affaire concerne Seth Rich, employé au sein du comité national du parti démocrate (DNC), qui a été tué par balles mi-juillet 2016 non loin de son domicile de Washington.

L'enquête officielle a conclu à un vol à main armée qui aurait mal tourné, mais dès son décès, plusieurs sites et médias conservateurs ont laissé entendre qu'il pourrait s'agir d'un assassinat politique.

Selon cette théorie, qui n'est soutenue par aucune preuve formelle, Seth Rich aurait communiqué à WikiLeaks, la plateforme de publication de documents secrets, des courriels internes au comité national du parti démocrate, avant d'être découvert et assassiné.

Mi-mai, Fox News a diffusé un sujet accréditant cette thèse, mais mardi, la chaîne a annoncé le retrait de la vidéo de son site internet.

Selon un communiqué, le reportage n'avait pas été soumis à «l'examen éditorial le plus exigeant» et ne respectait pas les «standards» de la chaîne en matière d'information.

Pour autant, le présentateur de Fox News Sean Hannity a continué à soutenir la thèse de l'assassinat politique, notamment par le biais de plusieurs tweets.

Mais mardi soir, lors de son émission quotidienne, il a annoncé qu'à la demande de la famille de Seth Rich, il ne mentionnerait plus l'affaire jusqu'à nouvel ordre.

Mercredi, Sean Hannity a indiqué que plusieurs annonceurs lui avaient assuré avoir reçu de nombreux courriels leur demandant de ne plus acheter d'espaces publicitaires dans son émission.

«C'est le fascisme de gauche façon (George) Soros/ (Hillary) Clinton/ (David) Brock», a tweeté le présentateur de 55 ans, en référence à l'investisseur milliardaire, à l'ancienne candidate démocrate à la présidence et au fondateur de l'organisation Media Matters in America.

Seth Rich

Pour lui, Media Matters, instance de veille médiatique identifiée à gauche, «vise tous mes annonceurs pour essayer de me faire virer».

Fin avril, un autre présentateur de Fox News, Bill O'Reilly, a dû quitter la chaîne après avoir été l'objet d'une série d'accusations de harcèlement sexuel.

Durant les semaines qui avaient précédé son départ, beaucoup d'annonceurs de son émission s'étaient désengagés.