Le chef du Pentagone Jim Mattis et le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg ont affiché leur entente mardi au Pentagone, face aux inquiétudes provoquées en Europe par les critiques de Donald Trump sur l'OTAN.

Ces inquiétudes viennent d'être renforcées par l'annonce que le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson serait absent d'une réunion ministérielle de l'OTAN début avril à Bruxelles, qui devait être sa première occasion de rencontrer ses homologues européens de l'Alliance.

Dans une courte déclaration devant la presse au Pentagone, avec M. Stoltenberg, le secrétaire américain à la Défense a affirmé que le lien transatlantique se «renforçait», malgré les heurts récents.

«Les relations ne restent pas les mêmes, elles évoluent toujours, dans ce cas le lien se renforce», a déclaré le ministre américain.

Le lien transatlantique «repose sur un acquis d'engagements communs et de défense commune, et nous n'oublions jamais cela» au Pentagone, a indiqué M. Mattis en accueillant M. Stoltenberg devant la presse.

De son côté, le secrétaire général de l'OTAN a reconnu que les pays membres de l'alliance devaient faire un effort pour accroître leurs dépenses militaires, une demande expresse de l'administration Trump.

«Nous avons besoin (...) de partager le fardeau de manière plus juste, et nous avons discuté (avec M. Mattis) des manières d'y parvenir», a déclaré M. Stoltenberg, selon le compte-rendu des services de l'Otan diffusé après la rencontre.

Mais le secrétaire général a aussi rappelé que l'OTAN servait aussi les intérêts américains, et non pas seulement les intérêts européens.

«Une OTAN forte est bien sûr bonne pour l'Europe» mais «une OTAN forte est aussi bonne pour l'Amérique du Nord, car la stabilité en Europe est bonne pour nous tous», a-t-il indiqué devant les journalistes.

L'administration américaine estime de longue date que bon nombre de pays européen profitent du parapluie militaire de l'OTAN sans y contribuer suffisamment financièrement.

Donald Trump a donné un tour plus polémique au débat le week-end dernier, accusant l'Allemagne de «devoir d'énormes sommes d'argent» à l'OTAN - une accusation fermement démentie par Berlin.

La réunion ministérielle de l'OTAN «séchée» par le secrétaire d'État américain aura lieu les 5 et 6 avril à Bruxelles.

L'administration américaine sera représentée par le sous-secrétaire d'État chargé des Affaires politiques Tom Shannon, un diplomate de carrière.

M. Stoltenberg participera mercredi à la réunion ministérielle de la coalition internationale contre le groupe État islamique organisée par le département d'État américain à Washington.

L'OTAN «a un potentiel non utilisé dans le combat contre le terrorisme, celui d'entraîner des forces locales et renforcer leurs capacités, comme nous l'avons fait pendant des années en Afghanistan et dans les Balkans», a souligné M. Stoltenberg.

«Je suis sûr que l'OTAN sera comme toujours l'un des leaders» dans la lutte contre le groupe État islamique, a déclaré de son côté le chef du Pentagone, qui participera aussi à la réunion de la coalition.