L'administration Trump a affirmé lundi que « rien » n'avait changé et qu'il n'existait « aucune preuve » après la confirmation par le FBI de l'existence d'une enquête sur une éventuelle coordination entre des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie.

« Rien n'a changé », a indiqué un responsable de la Maison-Blanche par écrit, sous couvert d'anonymat.

« Les hauts responsables du renseignement sous Barack Obama ont officiellement confirmé qu'il n'existait AUCUNE PREUVE de collusion et il n'y a PAS DE PREUVE d'un scandale Trump-Russie », a-t-il ajouté.

Scène extrêmement surprenante, alors même que l'audition devant le Congrès du directeur du FBI James Comey et du directeur de l'agence d'écoutes NSA Mike Rogers, se poursuivait, Donald Trump commentait en direct, via son compte officiel (@POTUS), les débats.

« La NSA et le FBI disent au Congrès que la Russie n'a pas influencé le processus électoral », a-t-il notamment écrit, en contradiction frontale avec les témoignages des deux hauts responsables.

Alors que le président américain continue de qualifier de « fake news » (« fausses informations ») les soupçons de collusion entre certains de ses proches et Moscou, James Comey a fait une exception à la politique de silence du FBI pour confirmer que ses enquêteurs s'intéressaient à ce volet de la complexe affaire russe, qui empoisonne le début du mandat du milliardaire.

Mais il s'est refusé à citer des noms ou à s'avancer sur la teneur des communications entre certains personnages de la galaxie Trump et des Russes.

La Maison-Blanche prend ses distances avec Paul Manafort

L'administration Trump a tenté lundi après-midi de prendre ses distances avec Paul Manafort, ancien directeur de campagne du magnat de l'immobilier, dont les liens avec la Russie suscitent de nombreuses interrogations.

Selon Sean Spicer, porte-parole de Donald Trump, Paul Manafort, qui a mené la campagne du magnat de l'immobilier jusqu'à sa nomination par le parti républicain, « a joué un rôle très limité pendant un temps très limité ».

Paul Manafort avait commencé à travailler pour le candidat républicain en mars et démissionné au mois d'août.

Ce stratège républicain, ayant aussi travaillé pour les campagnes de Ronald Reagan et de George Bush père, a été montré du doigt pour avoir, en particulier, touché des fonds comme consultant de l'ex-président ukrainien prorusse Viktor Ianoukovitch.

Il fait partie des personnages de la galaxie du président républicain dont la nature exacte des liens avec le pouvoir russe fait l'objet de nombreuses questions à ce jour sans réponse.

« Enquêter et avoir des preuves sont deux choses différentes », a réagi le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer.

Le FBI confirme très rarement l'existence d'une enquête en cours, mais le chef de la police fédérale a brisé le silence au nom de « l'intérêt du public ».

PHOTO ERIC THAYER, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Le conseiller Paul Manafort a quitté l'équipe électorale de Donald Trump en août dernier.