Le fils préféré d'Oussama ben Laden, Hamza, figure désormais sur la liste noire américaine des « terroristes internationaux », le jeune homme étant considéré comme l'héritier du fondateur défunt d'Al-Qaïda par ses appels à l'unité djihadiste et aux attentats contre l'Occident.

Ce type d'inscriptions administratives accusatoires, que les États-Unis prennent régulièrement contre des organisations et individus jugés « terroristes », déclenche des sanctions financières et juridiques contre les intéressés.

Dans le cas d'Hamza ben Laden, visé jeudi par des mesures du département d'État, il s'agit d'un homme d'environ 25 ans qui brûlait de devenir djihadiste aux côtés de son père, ex-ennemi N° 1 des États-Unis tué par un commando américain au Pakistan en 2011, dix ans après le 11-Septembre.

La désignation d'Hamza ben Laden comme « terroriste international » se fonde sur deux éléments factuels : le fait qu'Al-Qaïda avait proclamé en août 2015 l'appartenance du jeune homme au groupe djihadiste et le fait qu'Hamza ben Laden avait lui-même menacé les États-Unis et leurs ressortissants dans un message audio de « revanche » diffusé en juillet dernier.

En 2015 déjà, le fils d'Oussama ben Laden, dont on ne sait pas aujourd'hui où il se trouve, avait appelé à attaquer des « intérêts américains, français et israéliens à Washington, Paris et Tel-Aviv » et, l'an passé, il avait exhorté « des tribus d'Arabie saoudite à s'unir avec la branche d'Al-Qaïda au Yémen pour mener la guerre contre le royaume saoudien ».

En août dernier, Hamza ben Laden encourageait encore les Saoudiens à « renverser » le régime de Riyad et à « libérer » la monarchie sunnite de l'influence des États-Unis. Toujours dans un message audio, en mai, le fils d'Oussama ben Laden avait appelé les djihadistes en Syrie à « l'unification des rangs des moudjahidine ».

« Prince héritier de la terreur »

Hamza ben Laden, qu'un parlementaire britannique avait surnommé un jour le « prince héritier de la terreur », avait écrit à son père en 2009, reclus à l'époque dans sa résidence repaire d'Abbottabad (Pakistan) avant qu'il ne soit tué en mai 2011 par des militaires américains.

Dans ces lettres déclassifiées par la CIA et consultées par la presse en 2015, le fils ben Laden assurait son père de sa détermination à mener le djihad. Le courrier révélait un jeune homme se décrivant comme « forgé dans l'acier », prêt à rejoindre Oussama ben Laden dans un voyage « vers la victoire ou le martyr ».

« Ce qui me rend vraiment triste, c'est que les légions de moudjahidine marchent et que je ne les ai pas rejointes », avait-il déploré en juillet 2009, alors qu'il était assigné à résidence en Iran.

D'après le Trésor américain, Hamza ben Laden est né entre le 1er janvier et le 31 décembre 1989, à Jeddah, en Arabie saoudite. La presse lui donne plutôt 25 ans. Le renseignement américain le considère comme le fils préféré d'Oussama ben Laden, lequel voulait en faire son héritier à la tête d'Al-Qaïda dirigée aujourd'hui par l'Égyptien Ayman al-Zawahiri.

En sanctionnant Hamza ben Laden, le département d'État a également annoncé des mesures punitives contre un autre « terroriste international », l'Égyptien Ibrahim al-Banna, dirigeant d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA).

La procédure administrative en la matière impose des « sanctions » financières et juridiques sur des ressortissants étrangers « dont on a déterminé qu'ils ont perpétré des actes de terrorisme ou qu'ils représentent un risque grave d'en commettre », a expliqué la diplomatie américaine dans son communiqué. En conséquence, tous les éventuels avoirs, biens et comptes détenus par Hamza ben Laden et Ibrahim al-Banna aux États-Unis sont gelés et aucun Américain n'a le droit de commercer avec eux.