Deux femmes, dont une policière, ont été agressées lors de deux incidents distincts à New York parce qu'elles étaient musulmanes, et des croix gammées sont apparues dans le métro, derniers exemples en date d'actes racistes en hausse depuis la victoire de Donald Trump à la présidentielle.

Samedi, au sud-ouest du quartier de Brooklyn, l'officier de police Aml Elsokary, qui n'était pas en service, a été apostrophée par un homme qui l'a menacée de lui couper la gorge et l'a traitée de «pute d'ISIS», l'une des appellations du groupe djihadiste État islamique.

L'homme a été interpellé dimanche, a indiqué la police de New York à l'AFP. Il a été inculpé notamment de délit à caractère raciste ou visant une religion, et placé en détention, selon Eric Gonzalez, procureur de Brooklyn.

«Aml Elsokary est l'une des 900 musulmans américains de la police de New York qui nous protègent. Soyons aux côtés de sa famille», a tweeté le maire de New York, Bill de Blasio au sujet de l'incident.

Lundi matin, une employée de la régie des transports de New York qui se rendait sur son lieu de travail a été agressée par un homme qui l'a traitée de «terroriste», avant de la pousser dans les escaliers, occasionnant des blessures à une cheville et un genou.

La police de New York a ouvert une enquête qui n'a, pour l'instant, pas permis d'identifier le suspect, a indiqué une porte-parole à l'AFP.

Le gouverneur de l'État de New York, Andrew Cuomo, a indiqué lundi que des croix gammées avaient été retrouvées samedi dans une rame du métro.

Il a évoqué une «vague» d'événements à caractère raciste ou visant une religion dans le réseau de transports de New York depuis le scrutin présidentiel.

La semaine dernière, des tracts du Ku Klux Klan ont été distribués dans deux gares situées à Long Island, a rappelé le gouverneur dans un communiqué.

Pour le maire de New York, la montée récente des actes à caractère raciste ou prenant pour cible une confession sont le résultat du discours tenu par le président élu Donald Trump durant sa campagne.

«Il a dit des choses horribles sur les musulmans, sur les Américains d'origine mexicaine. Je n'ai pas besoin de rappeler ce qui s'est passé dans ce pays depuis un an et demi», a fustigé lundi Bill de Blasio lors d'une conférence de presse.

Selon le chef de la police de New York, James O'Neill, les actes racistes sont en hausse de 35% jusqu'ici en 2016 par rapport à l'année précédente, et les interpellations liées à des affaires de ce type ont bondi de 45%.

La majorité de ces faits visaient la communauté juive, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse conjointe avec M. de Blasio.

«New York continuera à donner l'exemple à notre pays, en protégeant la diversité et nos différences, en s'en prenant au sectarisme et à la haine partout où ils se trouvent», a assuré de son côté le gouverneur Andrew Cuomo.