Il ne fait aucun doute qu'Hillary Clinton va remporter l'élection présidentielle en Californie, bastion démocrate. Le sexe, la drogue et la peine de mort, c'est ce qui va vraiment s'y jouer le 8 novembre, quand les Californiens devront se prononcer sur 17 référendums en plus des scrutins électoraux.

Légaliser la marijuana

La marijuana à usage médical est légale en Californie depuis 1996. Son usage récréatif a été rejeté en 2000 et fait son retour sur les bulletins de vote dans une dizaine de jours. D'après les sondages, la majorité des Californiens y est désormais favorable.

L'Arizona, le Nevada, le Massachusetts et le Maine pourraient aussi rejoindre les quatre États (Alaska, Colorado, Oregon, Washington) ainsi que la capitale fédérale Washington qui autorisent usages médical et récréatif du cannabis, toujours illégal pour les autorités fédérales.

« Il est temps de légaliser, il est temps de taxer, et il est temps de réglementer la marijuana pour les adultes en Californie », a estimé Gavin Newsom, numéro deux de l'exécutif californien.

Le marché de la marijuana médicale est estimé à 7,1 milliards de dollars, et le cabinet de recherche spécialisé dans la feuille étoilée ArcView Market Research prévoit qu'il grossira jusqu'à 22 milliards d'ici 2020.

Porno couvert

La Californie, plus précisément la vallée de San Fernando près de Los Angeles, est l'épicentre de l'industrie du porno aux États-Unis en plus d'être celui du cinéma grand public.

Parmi les nombreuses propositions soumises au vote le 8 novembre, l'une renforce l'obligation déjà existante depuis 2012 pour les acteurs de X de porter un préservatif : les producteurs de films pornographiques devront être en mesure de prouver que les « acteurs » ont porté un préservatif sur le plateau et devront payer pour les examens de dépistage de maladies sexuellement transmissibles.

Acteurs et producteurs pourraient être poursuivis non seulement par les autorités, mais aussi par ceux qui regardent les films pornographiques.

Si plusieurs organisations de lutte contre le sida soutiennent cette initiative, d'autres s'y opposent, affirmant qu'elle ne tient pas compte des dernières avancées scientifiques et soumet les acteurs de X au harcèlement potentiel de ligues de vertu, entre autres.

Ils préfèrent un système de tests volontaires toutes les deux semaines, mais certains scientifiques en contestent la fiabilité.

Couloir de la mort

Avec 740 condamnés, le couloir de la mort de Californie est le plus peuplé d'Amérique. Depuis que cet État de la côte ouest a approuvé la peine de mort en 1978, 13 personnes seulement ont été exécutées dont la dernière en 2006. Les exécutions sont bloquées en raison de litiges sur la constitutionnalité du mode d'exécution par injections.

Les électeurs californiens sont invités à se prononcer sur une proposition d'abolition pure et simple de la peine de mort, affirmant qu'elle est coûteuse et inefficace. Déjà rejetée en 2012, elle substituerait la prison à vie à la mise à mort.

Mais une autre proposition vise l'opposé : police et procureurs ne veulent pas juste maintenir la peine de mort, ils veulent accélérer sa procédure, affirmant qu'elle est utilisée pour « les crimes les pires des pires ».

Le Nebraska doit aussi se prononcer le 8 novembre sur l'abolition de la peine de mort, légale dans 31 des 50 États américains.

Guerre écologique

La Californie pourrait devenir le premier État américain à bannir les sacs plastiques à usage unique si ses habitants approuvent une loi votée en 2014 qui les interdit (sauf pour la viande, les poissons et quelques autres produits périssables) et qui prévoit une facturation de 10 cents par sac en papier dans les magasins d'alimentation, entre autres. Mais ce texte nécessite encore un feu vert de la population pour entrer en vigueur.

Une telle interdiction a déjà été adoptée par de nombreux comtés et villes, y compris San Francisco et Los Angeles.

Les sacs en plastique font partie des cinq types de produits les plus ramassés sur les plages californiennes.

Les entreprises du secteur s'opposent à la mesure, faisant valoir qu'elle pénaliserait les pauvres en les forçant à acheter des sacs et que jusqu'à 30 000 emplois seraient menacés.