L'université n'avait ni cours, ni professeurs: créée de toutes pièces par le département américain de la Sécurité intérieure, elle a permis de débusquer un trafic de visas, et conduit mardi à l'arrestation de 21 personnes, ont annoncé les autorités.

Au total, plus de 1000 étrangers, pour la plupart venus de Chine et d'Inde, avaient obtenu, en s'inscrivant à cette «Université du Nord du New Jersey» (UNNJ), créée en 2012, de prolonger un ancien visa étudiant.

Via l'université, des centaines avaient également obtenu l'autorisation de travailler aux États-Unis, ont révélé dans une conférence de presse le procureur fédéral du New Jersey Paul Fishman et la directrice de l'Agence fédérale de l'immigration (ICE) au sein du département de la Sécurité intérieure, Sarah Saldana.

Les intermédiaires se faisaient payer pour leurs services auprès des faux étudiants, et ont également versé à l'université des milliers de dollars en pots-de-vin pour obtenir de faux documents, de faux résultats et de faux diplômes, à en-tête de l'université.

Les intermédiaires, qui ignoraient que leurs interlocuteurs à l'université étaient de fait des agents fédéraux, ne leur avaient pas caché que leurs clients étrangers n'avaient pas l'intention de suivre le moindre cours ou de passer un quelconque diplôme.

Les arrestations mardi ont eu lieu dans le New Jersey, à New York, en Virginie, en Californie et dans l'Illinois, ont précisé les autorités.

Les intermédiaires sont accusés de complot de fraude aux visas, fausses déclarations, et pour certains de complot d'hébergement d'étrangers à des fins de profit, et de fraude au visa de travail H1-B. Les deux premières charges sont chacune passibles de 5 ans de prison et 250 000 dollars d'amende, les deux dernières de 10 ans de prison et 250 000 dollars d'amende.

Les autorités ont par ailleurs indiqué qu'elles allaient annuler les visas étudiants associés à l'UNNJ, et éventuellement arrêter leurs bénéficiaires à des fins d'expulsion.