Uber a défendu lundi le système de vérification des antécédents de ses conducteurs, insistant sur le fait que le chauffeur accusé d'avoir abattu 6 personnes dans le Michigan samedi n'avait pas de passé criminel.

Pour l'entreprise de réservation mobile de voitures avec chauffeur, le débat devrait plutôt porter sur l'accessibilité des armes à feu aux États-Unis.

«Nous avons adopté une vérification des antécédents que nous pensons être plutôt minutieuse», a indiqué Joe Sullivan, responsable de la sécurité chez Uber, lors d'un briefing téléphonique avec des journalistes.

«Aucune procédure de vérification des antécédents (autre que celle utilisée par l'entreprise) n'aurait fait de différence dans cette affaire car l'auteur n'avait pas de passé criminel», a-t-il ajouté.

Jason Brian Dalton, âgé de 45 ans et inculpé pour meurtres lundi, avait été approuvé comme chauffeur Uber en janvier. Il a réalisé depuis une centaine de trajets, et avant la tuerie de samedi soir à Kalamazoo ses passagers lui donnaient une «bonne» note, de 4,73 étoiles en moyenne sur un maximum de 5, a précisé M. Sullivan.

En revanche, «samedi, nous avons été contactés par plusieurs passagers, y compris un monsieur se plaignant d'une conduite erratique dangereuse. Ce passager avait déjà appelé le 911», le numéro officiel d'appel d'urgence aux États-Unis, a-t-il ajouté.

Jason Brian Dalton ne travaillait pas seulement pour Uber. Mais «le fait qu'Uber est une entreprise technologique et une entreprise se développant si vite et si familière pour les gens a attiré l'attention des médias davantage sur Uber que sur son autre travail», a commenté par ailleurs Margaret Richardson, l'une des expertes conseillant la société sur les questions de sécurité.

«Cet accent mis sur Uber est une distraction par rapport à la question de la disponibilité des armes», a-t-elle ajouté.

Critiqué dans le passé pour ne pas recourir aux empreintes digitales afin de vérifier les antécédents de ses chauffeurs, Uber a expliqué lundi qu'il consultait à la place plusieurs bases de données criminelles locales et fédérales.

La société dit ne pas avoir l'intention de changer cette procédure suite aux événements de Kalamazoo, pas plus que d'étendre aux États-Unis un «bouton de panique» déjà ajouté à son application en Inde, car il estime que ce rôle est déjà rempli par le numéro officiel 911.

Il a également précisé que les chauffeurs étaient suspendus immédiatement si un passager se plaignait de violence, mais qu'Uber s'efforçait généralement d'entendre toutes les parties avant de prendre une décision quand les plaintes portaient sur sa manière de conduire.