Le FBI est «dans le noir» sur certaines activités sur internet de groupe extrémistes comme l'EI du fait du développement d'outils inviolables de communication ou de stockage de données, a estimé mardi un de ses responsables.

«Dans certains cas, nous n'allons pas dans le noir, nous y sommes déjà», a déclaré Michael Steinbach, en charge de la lutte antiterroriste pour la police fédérale (FBI), devant une commission de la Chambre des représentants.«Nous implorons le Congrès de nous aider à trouver des solutions contre cela, tout comme nous demandons aux entreprises (de télécommunications et d'internet) de fournir des solutions technologiques pour remédier» à cette situation, a ajouté M. Steinbach.

«Nous comprenons le droit à la vie privée», mais «le droit à la vie privée par dessus tout, y compris la sécurité et la liberté pour les terroristes, ce n'est pas là où nous voulons aller», a-t-il dit au cours de cette audition.

Les grandes entreprises d'internet et des nouvelles technologies proposent de plus en plus à leurs utilisateurs des services cryptés de communication ou de stockage de données, dont eux-mêmes ne détiennent pas la clef.

Ils sont donc dans l'incapacité de fournir l'accès à ces données aux autorités quand elles les demandent, seul l'utilisateur pouvant permettre cet accès.

«Il ne s'agit pas d'avoir des techniques de surveillance à grande échelle», a précisé M. Steinbach au lendemain d'un débat controversé au Congrès sur les pouvoirs de l'Agence américaine de sécurité (NSA).

«Il s'agit d'obtenir un mandat judiciaire concernant un suspect et de demander aux fournisseurs de services internet de fournir les communications ou les données de ce suspect, a-t-il expliqué.

M. Steinbach s'exprimait dans une audition intitulée «Quand le terrorisme devient viral» sur l'utilisation par le groupe EI et d'autres groupes terroristes des réseaux sociaux et d'internet pour recruter.

Selon les mécanismes décrits par M. Steinbach et deux autres responsables de la lutte antiterroriste, l'EI prospecte des recrues sur le territoire américain par le biais des réseaux sociaux, puis les fait basculer ensuite vers des modes de communication plus privés.